Dans l'attente de la prochaine publication des actes des JEL 2013, voici le diaporama utilisé lors de l'atelier "Moocs et tutorat : l'impossible équation ?"
dimanche 30 juin 2013
samedi 29 juin 2013
Parution du n°11 de la revue Tutorales
Depuis ses origines, t@d a eu pour ambition de donner la
parole aux praticiens du tutorat à distance. Cette volonté de partir de la
pratique pour susciter la réflexion et la partager s’est forgée sur un constat
: le tutorat à distance suscite de nombreuses recherches scientifiques qui se
traduisent par un volume impressionnant d’articles, de mémoires et de thèses de
doctorat. Cette approche est essentielle pour faire avancer la réflexion et la
démarche déductive se révèle être plus que précieuse. Toutefois, la grande
majorité de ces productions est le fait d’enseignants-chercheurs qui ne
pratiquent pas quotidiennement le tutorat à distance. Il est donc nécessaire,
de compléter leurs apports, voire de les vérifier, en empruntant la voie de l’induction.
Partir de la pratique, l’analyser au filtre des concepts et faire évoluer
ceux-ci, c’est ce que t@d tente de faire depuis 10 ans.
L’article de Monique-Katherine De Sève s’inscrit directement
dans cette lignée. Elle analyse sa pratique tutorale au filtre des apports
théoriques de Viviane Glikman qu’elle revisite. Son article qui a pour but
d’illustrer certaines qualités socioprofessionnelles des tuteurs à distance est structuré
autour de la présenta-tion de cinq cas d’accompagnement d’apprenants aux prises
avec des difficultés pour accomplir et compléter leur parcours de formation.
Elle met en exergue les manières dont le tutorat à distance contribue à la
réussite éducative.
t@d va donc fêter, à l’automne, ses 10 ans d’existence. Vous
trouverez dans la seconde partie de ce numéro une présentation du Comité
d’organisation des activités qui vont marquer cet anniversaire ainsi que celle
du Comité de parrainage regroupant des personnes qui sont bien connues par ceux
qui s’intéressent au tutorat à distance. Un grand séminaire en ligne, d’octobre à
décembre sera organisé. Chaque semaine, deux conférences en ligne seront
données en direct et enregistrées afin
d’en conserver la mémoire et d’en faciliter la diffusion. Les technologies
retenues pour supporter ces conférences sont la classe virtuelle Classilio Via,
la fonction hangout du réseau social Google plus et un monde virtuel. Je vous
invite également à consulter le site dédié à cet évènement.
J’espère que vous trouverez du plaisir à la lecture de ce
numéro et vous donne rendez-vous en septembre, date à laquelle les inscriptions
aux conférences du séminaire en ligne seront ouvertes. D’ici là, je souhaite à
chacune et chacun un excellent été.
Bien cordialement,
Jacques Rodet
mercredi 5 juin 2013
PaLab, AcCible et ses partenaires se mobilisent sur tout le territoire numérique
Dialoguons autour des besoins pour l’apprentissage dans les environnements numérisés
Mercredi 19 juin 2013,
PaLab, AcCible et ses partenaires se mobilisent sur tout le territoire numérique.
Que
peut faire et que ne peut pas faire un individu dans l’espace numérique
qui s’offre à lui ? De quelle manière les usages de la formation
complexifient ou pas l’accès aux ressources et impactent les droits
individuels ? L'équipe
du projet “Arbre à Palabres”, vous invite le mercredi 19 juin 2013 à
une journée d'expression autour de la thématique de l’apprentissage dans
les environnements numérisés.
Actuellement
au cœur de la formation et de l’emploi, les discours se construisent
autour du mythe de l’homme capable, celui qui à partir d’un outil
informatique, pourrait tout faire et tout apprendre. Dans le même temps,
chaque personne est condamnée à se former tout au long de sa vie
(acquérir des diplômes, des certifications, des compétences pour
travailler, anticiper les mutations et s’adapter aux changements...)
pour subvenir à ses besoins et parvenir à s'insérer dans le monde
économique.
L’engagement
dans l'apprendre à apprendre, véritable responsabilité individuelle,
entraîne des changements majeurs : il implique que les systèmes de
formation, notamment en ligne, deviennent inclusifs et il suppose que
les usages, devenus collaboratifs et participatifs, puissent intégrer la
participation de tous et de chacun.
Participez à l'événement …
Afin
d'accompagner ces changements, l'équipe de l'Arbre à Palabres vous
propose de participer à une collecte de témoignages exprimant des
besoins pour l'apprentissage dans les espaces numérisés. Le mercredi 19
juin, tout le monde peut s’exprimer via une page dédiée PaLab et répondre à la question suivante:
Les outils (ordinateurs, tablettes, Internet...) et supports numériques m'aident à apprendre si....
Des
réseaux sociaux aux outils papiers, tous les moyens sont mobilisés pour
nous rapprocher du plus grand nombre. Chaque réponse est une pépite :
elle est l’expression d’un besoin pour l’apprentissage dans un
environnement numérisé.
Les
contributions recueillies lors de l'évènement permettront de créer une
cartographie des besoins pour les apprentissages dans les espaces
numérisés. Celle-ci sera la base d’un dialogue citoyen sous l’arbre à
palabres.
… Et soyez notre partenaire !
Penser
interpeller les populations sans vous solliciter n’a pas de sens.
Véritable médiateur de notre projet, vous encouragez ceux que vous
connaissez à participer.
Ensemble,
nous pouvons construire cette base de données qui fera progresser nos
connaissances pour évoluer vers une formation numérisée inclusive.
En
vous inscrivant dans ce projet et en le faisant connaître, vous
participez à l’élaboration d’un outil d’aide à la décision pour les
concepteurs de formations en ligne.
L'équipe de l'Arbre à palabres :
Elle
est constituée de professionnels de la formation et de l'insertion.
Mais surtout d'individus soucieux de développer de nouvelles approches
en conception de formation et de placer la personne dans sa singularité,
au centre des préoccupations et des dispositifs. La philosophie de son
projet est de créer le dialogue et la rencontre autour des besoins pour
l’apprentissage appuyé par le numérique.
Une équipe :
Corinne Allavoine-Morin
Pôle France
Elsa Matilla, Brigitte Friang, Sarah Clerquin, Madeline Henri, Maguelone Guillemin
Vincent Datin, Vincent Lissillour
Pôle Afrique
Tété Enyon
Pôle Canada
Jean-Claude Plourde
Contact :
Équipe communication France :
Corinne Allavoine-Morin, Brigitte Friang, Elsa Matilla et Vincent Datin
mél : palabcontact@gmail.com
lundi 3 juin 2013
De l’accessibilité des moocs… financement, autonomie, tutorat, temps d’apprentissage. Par Jacques Rodet
J’ai rédigé ce billet suite au visionnage de l'enregistrement du bar en ligne de l’association
ADUTICE consacré aux témoignages de Gilles Lepage et Jean Vanderspelden sur les
moocs ReSOP et ABC Gestion de projet.
J’ai bien noté qu’à défaut de modèle économique clairement énoncé (mais les initiateurs des moocs évoqués ne se sentent-ils pas déjà "payés" par la renommée d’être les premiers ?), ces moocs avaient pu fonctionner grâce à la générosité et une très grande implication temporelle de leurs animateurs. Jean-Luc Peuvrier a posé judicieusement la question de la pérennité d’une telle gestion des ressources humaines au sein des moocs. Elle reste sans réponse pour l’instant. Encore que…
La gratuité semble aujourd’hui parée de toutes les vertus. Celle des moocs est
présentée comme l’élément déterminant de l’accessibilité de la formation à
tous, à tout moment. J’ai bien peur que l’on oublie que tout ce qui est gratuit
est souvent considéré sans valeur et que l’achat d’une formation matérialise
une première forme d’engagement de l’apprenant. Il existe bien d’autres moyens
que la gratuité pour que le prix ne soit pas un obstacle à l’inscription :
bourses, prix modulé selon le revenu de la personne, péréquation, etc.
La gratuité, tout comme les prix bas, provoquent généralement une précarisation
des salariés et une baisse de leurs revenus. Cela abouti, parfois, comme
dans le cas des usines textiles, à des conditions de travail indignes. La
gratuité de la formation, qui plus est mondialisée, ne risque-t-elle pas de
détruire les conditions d’exercice des métiers de formateur et d’enseignant ?
Est-ce réellement souhaitable ? Finalement, la gratuité profite-t-elle
réellement à l’usager, enclin, du fait même de la gratuité, à accepter la
transmission de ses données, à supporter la publicité et parfois une qualité
moindre, ou profite-t-elle davantage aux organisateurs "philanthropes" ?
Il est toujours possible de trouver des personnes qui accepteront des
conditions d’exercice de leur métier dégradées, dérèglementées, ouvrant la
porte à la déqualification acceptée et au final à la baisse de la qualité.
Est-ce une raison pour le souhaiter et le faciliter ?
Dès lors que les moocs ambitionnent d’être des formations de qualité, leurs
organisateurs ne peuvent faire l’impasse des compétences des animateurs et donc
de rémunérations dignes. Ces compétences sont bien proches de celles des
tuteurs à distance (je note que le terme tutorat n’a pas été prononcé une seule
fois durant ce barcamp…). L’expérience me montre que bien peu de formateurs et
d’enseignants développent spontanément ces compétences qui supposent également
un décentrage par rapport à leurs pratiques habituelles. Or, le tutorat est peu
pratiqué dans les moocs, lorsqu’il l’est, c’est de manière plus généreuse que
professionnelle, impliquant le surinvestissement des animateurs (modalité non
pérenne). Ceci est directement la conséquence d’un défaut de conception des
services d’accompagnement des apprenants des moocs (je ferai quelques
propositions sur ce plan aux JEL) et un pari, dont la côte est bien élevée, sur
l’émergence spontanée du tutorat par les pairs.
Je remarque par ailleurs que le tutorat par les pairs fonctionne bien lorsque
les pairs se reconnaissent et les témoignages de Gilles et Jean évoquant des
rencontres avec quelques personnes, parfois retrouvées de mooc en mooc,
renforcent ce constat que l’on peut faire dans les dispositifs de FOAD. Une
question centrale pour les moocs est de savoir si le tutorat par les pairs
supporte la massification. Je ne parle pas là de quelques centaines ou milliers
d’apprenants (encore que…) mais de centaines de milliers d’apprenants.
Toutefois, le tutorat par les pairs, même s’il émergeait positivement dans les
moocs, a peu de chances de répondre à tous les besoins de support à
l’apprentissage de tous les apprenants. Je ne prendrai qu’un exemple. Il est
significatif que 61,7% des participants du mooc ABC gestion possédaient au
moins un Bac+5 (Bachelet, Rémi (2013). Evaluation par les pairs au sein du mooc
ABC de la gestion de projet : une étude préliminaire. http://ateliermooceiah2013.files.wordpress.com/2013/05/bachelet.pdf).
Ces participants ont donc un vécu qui leur confère un bon niveau d’exercice de
leur autonomie comme apprenant. Dès lors que les moocs veulent s’adresser à
tous, et pas seulement aux Bac+5, et donc à des personnes confrontées à devoir
progresser en autonomie, il est nécessaire que les organisateurs prévoient des
services de tutorat permettant l’étayage et le desétayage progressif. Ne pas le
faire, c’est simplement considérer l’autonomie comme un prérequis, ce qui, nous
le savons depuis longtemps dans les FOAD, est une chimère et une cause
importante des taux d’échec élevés. L’accessibilité des moocs ne peut donc être
réduite à l’aspect économique mais devrait également être considérée à l’aune
de la capacité de ces dispositifs à accueillir des publics de niveau très
disparates.
Une des autres conditions de l’accessibilité, promesse initiale de la FAD, est
l’apprentissage à son rythme et à temps choisi. L’expérience des FOAD montrent
que dès lors que les activités synchrones et collaboratives sont multipliées
dans un dispositif, celui-ci ne tient plus cette promesse. Les Moocs dont il a
été fait témoignage avaient une durée de quelques semaines, des rendez-vous
synchrones hebdomadaires, des activités à réaliser en collaboration. La
possibilité d’aménager son temps d’apprentissage était donc limitée à choisir
ses plages horaires au sein d’un calendrier prédéfini. C’est bien peu, surtout si
l’on admet que chaque apprenant a un temps de maturation et d’assimilation
différent. Les FOAD ont montré que seuls les dispositifs (bien rares en France
mais plus fréquents au Québec, par exemple) permettant à un apprenant d’adapter
son apprentissage à son rythme et à son temps disponible, sont ceux qui offrent
la possibilité d’entrées et de sorties permanentes et des périodes larges pour
compléter les activités.
En guise de conclusion intermédiaire, je constate que si le modèle économique
des moocs gagnerait à être davantage transparent, il est abusif de limiter leur
ouverture et donc leur accessibilité au seul facteur financier. L’organisation
du tutorat dans les moocs est susceptible de faciliter l’accueil d’apprenants
éloignés de l’autodidaxie, voire de l’autoformation. L’organisation temporelle
des moocs est un autre axe de réflexion à explorer pour leur permettre de
justifier davantage leur ouverture et d’en améliorer l’accessibilité.
L’introduction de services tutoraux et l’aménagement d’entrées et sorties
permanentes sont des éléments qui impacteront forcément les coûts et
potentiellement le modèle économique des moocs.
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