Dans ce billet, je m’intéresse aux caractéristiques des
apprenants dont la prise en compte peut rendre plus ou moins flexible une
FOAD.
Les objectifs
personnels de l’apprenant
La prise en compte des objectifs personnels de l’apprenant
nécessite tout d’abord de les identifier, de les situer, par exemple sur la
pyramide de Bloom, puis de les rapprocher des objectifs académiques de la
formation.
Les compétences de l’apprenant
De la même manière que les objectifs, elles doivent être
inventoriées et décrites en termes de savoir, de savoir-faire et de
savoir-être. Il est particulièrement intéressant d’examiner les compétences de
l’apprenant à être apprenant à distance.
Les prérequis de
l’apprenant
Le contrôle de la maîtrise des prérequis de la formation par
l’apprenant permet de le diriger/conseiller/suggérer/inviter à suivre le
parcours qui lui est le plus adapté ou vers d’autres formations préalables.
Temps de formation de
l’apprenant
A quels moments l’apprenant réalisera-t-il sa
formation : durant son temps de travail, sur son temps personnel, en
soirée, le week-end ? Combien d’heures par jour, semaine, mois pourra-t-il
consacrer à son apprentissage ? Il est à noter que plus le parcours
contient de séquences collaboratives et/ou synchrones, moins le dispositif
permet à l’apprenant d’apprendre à son rythme.
La question du temps est aussi à étudier du point de vue de son amplitude :
peut-elle être réalisée sur la durée qui convient à l’apprenant ? Ceci
pose la question des entrées et sorties en formation, sont-elles libres,
plurielles, uniques ?
Espaces de formation
de l’apprenant
Dans quels lieux l’apprenant réalisera-t-il sa formation :
sur son lieu de travail, à son poste, en centre de ressources, à son domicile,
en un autre lieu ? La question des espaces est essentiellement à prendre
en compte sous l’angle des horaires d’accès qui peuvent avoir une influence sur
le temps de formation. L’environnement peut également avoir une influence sur
la qualité du temps d’apprentissage.
Les préférences
cognitives des apprenants
L’identification des préférences cognitives des apprenants
peut également entrer en compte dans la flexibilité de la FOAD. S’il n’est pas
obligatoire de rejoindre en tout temps les apprenants dans leurs préférences cognitives,
certaines ressources, en fonction de leur médiatisation, peuvent leur être d’un
accès plus aisé. Les principaux couples de ces préférences (un apprenant a une
préférence pour l’un ou l’autre des items de ces couples) sont les suivants :
auditif-visuel, indépendant-dépendant du contexte, indépendant-dépendant du
formateur, synthétique-analytique, producteur-consommateur,
formalisation-réalisation.
La motivation de l’apprenant
Dans quelle mesure l’apprenant adhère ou non aux objectifs
académiques de la formation ? Poursuit-il à travers la formation des
objectifs personnels ? Quel est l’état de sa motivation à l'entrée en formation ? Si la motivation d'un apprenant évolue fréquemment au cours de la formation, il est néanmoins intéressant de la situer car elle influe sur certaines autres caractérisitiques pouvant être prises en compte pour rendre flexible son parcours, en particulier le temps et l'exercice de son autonomie.
La capacité de l’apprenant
à faire des choix et à exercer son autonomie
Plus un dispositif est flexible du point de vue de l’apprenant,
plus cela lui demande d’exercer son libre arbitre et d’effectuer des choix. Par
ailleurs, quel est le niveau d’autonomie de l’apprenant ? Celui-ci peut
être positionné sur un continuum allant du non exercice de son autonomie d’apprenant
à distance à l’autodidaxie en passant par l’autonomie et l’autoformation. Le
recours à des typologies d’apprenants à distance, comme celle de Viviane
Glikman (déterminés, marginaux, hésitants, désarmés), peut également permettre
de mieux situer l’apprenant.