Si les concepteurs de formations proposent des activités pédagogiques, ce sont bien les apprenants qui en disposent. Ces derniers, face aux propositions d’activités, se posent de manière inconsciente ou délibérée les questions suivantes : Quel est l’intérêt de cette activité ? Quel effort va-t-elle me demander ? Quelles sont les méthodes que je vais devoir mobiliser pour faire cette activité ? Quel est mon niveau de maîtrise de ces méthodes ? Quelle est ma probabilité de réaliser l’activité avec succès ? Quels bénéfices vais-je en retirer et seront-ils supérieurs aux efforts que je ferai ? Quelle est l’importance réelle pour moi de faire cette activité ? Quel est mon niveau de motivation pour cette activité ? Quel est mon rapport affectif avec cette activité ? Est-ce que je peux en retirer du plaisir ?
Bien évidemment, lorsque l’apprenant en reste à une posture d’appréhension implicite de l’activité, il ne se posera pas toutes ces questions et c’est le rapport efforts/bénéfices qui sera tout d’abord pris en compte par lui et dimensionnera son investissement dans l’activité.
Pourtant, il y a un grand intérêt pour l’apprenant à ce que son questionnement devienne plus complet et explicite. C’est là que les accompagnateurs, facilitateurs, formateurs et tuteurs à distance ont un rôle à jouer dans la mesure où les concepteurs investissent souvent assez peu la dimension métacognitive des activités pédagogiques qu’ils proposent.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour amener l’apprenant à se questionner et à se préparer à la réalisation des activités pédagogiques. Si l’entretien apparaît comme la plus naturelle, cette méthode se révèle très chronophage dans la mesure où elle est à reproduire pour les différentes activités de la formation et se révèlera peu supportable économiquement si elle est réalisée individuellement. Il est donc préférable d’utiliser des méthodes alternatives.
Tout d’abord, il peut être apporté de manière proactive une réponse à plusieurs de ces questions. Identifier l’intérêt de l’activité passe par la présentation de ses objectifs et de leur recontextualisation au regard du parcours de formation et de ses finalités. En ce qui concerne les efforts, outre l’indication du temps à consacrer à déterminer de manière réaliste et non volontariste, ici une fourchette de durée étant la plus adaptée, le rappel des connaissances, savoir-faire et savoir-être à mobiliser pour la réalisation de l’activité est bienvenu. Des conseils méthodologiques peuvent également être formulés et illustrés par des exemples afin de guider l’apprenant et de renforcer son sentiment d’auto-efficacité.
Les autres questions gagneront à faire l’objet d’un auto positionnement de l’apprenant à partir d’un questionnaire. Ce même questionnaire peut être à nouveau utilisé à la fin de la réalisation de l’activité. La comparaison entre les réponses formulées avant et après l’activité fera apparaître des informations de type métacognitifs riches pour l’apprenant et l’amèneront à un exercice plus complet de son autonomie d’apprenant.
Enfin, il est utile d’aménager un espace d’échanges après la première itération du questionnaire. Le dialogue qui peut alors être organisé, entre l’apprenant et la personne chargée de l'accompagner, sera plus fécond car il s’appuiera sur les réponses formulées par l’apprenant. Cet échange, dans une démarche plus sociale, peut être réalisé entre les apprenants afin qu’ils mutualisent leurs ressentis, leurs réponses et s’enrichissent les uns les autres.