lundi 31 mai 2021

Abécédaire > CHANGEMENT

Le changement, de manière générale et plus particulièrement en formation, est connoté positivement. Cela ne signifie nullement qu’il se réalise aisément ou sans opposition. En ce qui concerne les formateurs, l’investissement des fonctions tutorales dans un digital demande un changement de posture et fréquemment remet en cause la manière dont ils se représentent leur professionnalité. Il ne s’agit plus pour eux de transmettre un contenu sur lequel ils disposent d’une expertise mais d’accompagner les apprenants dans leur apprentissage. Ils deviennent donc davantage des facilitateurs, des médiateurs, des soutiens. 

Tout changement a plus de chance d’aboutir lorsqu’il fait l’objet d’une conduite de projet qui s’appuie sur trois leviers : l’association, la communication et la formation. Ainsi, préparer les formateurs présentiels à leurs fonctions de tuteurs à distance peut débuter par la mise en place d’ateliers d’émergence des représentations que les formateurs ont du tutorat, le recensement de leurs questionnements et attentes, la définition de leurs périmètres d’intervention et de leur statut contractuel. Au fur et à mesure de la mise en place du changement, des communications régulières et des formations adaptées aux différentes étapes permettent une meilleure adhésion. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2009). Le tutorat vu comme un projet de changement. Billet de blog. https://blogdetad.blogspot.com/2009/10/le-tutorat-comme-projet-de-changement.html

vendredi 28 mai 2021

Abécédaire > CARTE MENTALE

Une carte mentale est une représentation graphique produite pour organiser des idées, des représentations ou des tâches reliées à un sujet donné. Sa construction est évolutive et permet de classer de manière taxonomique un propos. 

Ses usages par les apprenants sont nombreux, tels que la prise de notes, l’exploration d’un concept, la cartographie de leurs représentations préalables sur une nouvelle notion, la construction du plan d’un écrit, le pilotage d’une activité, la planification, etc. 

La carte mentale est très utile au tuteur à distance pour synthétiser les échanges des apprenants sur un forum. Lors de la lecture d’une contribution d’un apprenant, le tuteur en dégage les idées essentielles qu’il thématise au sein de la carte mentale. La carte se construit tout au long des publications des apprenants. Le tuteur peut la rendre disponible en permanence ou à certaines étapes remarquables de la vie du forum. Elle permet d’avoir une synthèse des échanges qu’il est impossible d’avoir en consultant successivement les contributions publiées sur le forum. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2016). Produire la synthèse d’un forum par carte mentale. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2016/02/produire-la-synthese-dun-forum-par.html

mercredi 26 mai 2021

Abécédaire > CARTE D'EMPATHIE

La carte d’empathie est un outil graphique permettant de se mettre plus facilement à la place de son interlocuteur. Il s’agit alors de déterminer ce qu’il pense, dit, entend, voit, fait, ressent dans une situation donnée. Elle se révèle être très utile pour comprendre en profondeur la qualité de la situation relationnelle. 



La carte d’empathie utilisée par le tuteur à distance dans une perspective de diagnostic peut lui permettre de mieux comprendre ce qui se joue entre lui et l’apprenant mais également le guider dans son action en précisant les termes de la double question qui devrait toujours précéder la réalisation de ses interventions : est-ce que j’en fais assez ? Est-ce que je n’en fais pas trop ? 

Ressource associée : Jacques Rodet (2017). La carte d’empathie au service du tuteur à distance. Vidéo. https://youtu.be/BjDAR089Teo

lundi 24 mai 2021

Abécédaire > BIENVEILLANCE

Bienveillance vient du latin « benevolentia » qui apparaît dès 1175 sous la forme « bienvoillance » qui dérive au XVIe siècle en « bienveuillance » soit vouloir le bien de quelqu’un. Le Larousse nous indique que la bienveillance est la « disposition d’esprit inclinant à la compréhension, l’indulgence envers autrui ». 

Le contraire de la bienveillance est la malveillance, c’est-à-dire la réalisation d’actions qui nuisent directement ou indirectement à autrui. Etre bienveillant, c'est d'abord s'abstenir de toute malveillance bien que cela ne soit qu'un point de départ. Il ressort que la bienveillance suppose une volonté, une relation, l’envie de comprendre l’autre, un refus de la condescendance et suppose une certaine propension au bénévolat comme l’indique une de ses premières dénominations « benovolens ». 

La bienveillance s’inscrit dans une relation égalitaire et se révèle utile pour comprendre autrui, c’est-à-dire adopter une posture d’écoute active, utiliser les techniques de reformulation, avoir recours au questionnement ouvert, etc. La bienveillance, empathie en action, est une des qualités qu’un tuteur doit posséder et développer. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2018). La bienveillance au service du tuteur à distance. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2018/02/la-bienveillance-au-service-du-tuteur.html

vendredi 21 mai 2021

Abécédaire > AUTOPORTANCE

L’autoportance est un terme utilisé pour qualifier les ressources d’une formation en ligne et par extension la formation qui les intègre. Une ressource autoportante se suffit à elle-même, c’est-à-dire que lors de sa consultation, l’apprenant y trouve tout ce dont il a besoin pour construire ses connaissances sur le sujet traité. 

Les concepteurs de formation en ligne se révèlent parfois très optimistes sur la réelle autoportance des ressources. Pour être pleinement autoportante, une ressource ne peut se contenter de présenter le contenu traité de manière claire et compréhensible mais elle doit également comporter des mentions qui permettent de contextualiser le propos tenu par la formulation des objectifs visés, de prévenir les éventuels questionnements qui peuvent être ceux des apprenants par l’indication de pistes d’approfondissement, de synthétiser le contenu, etc. Plus l’autoportance d’une formation est grande, moins le tutorat s’avère nécessaire sur le plan cognitif. Toutefois, associée au postulat de l’autonomie des apprenants, l’autoportance peut traduire une volonté, pour des raisons variées, de s’exonérer d’une offre tutorale et de ne pas prendre en compte les besoins de soutien autres que ceux liés à la compréhension du contenu. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2011). Autoportance des dispositifs FOAD et autonomie des apprenants. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2011/10/autorportance-des-dispositifs-foad-et.html

mercredi 19 mai 2021

Abédédaire > AUTONOMIE

Voilà un mot qui prête à de fâcheuses interprétations. Ainsi, certains définissent l’autonomie comme un prérequis à l’entrée dans un digital learning. Pour eux, l’autonomie est une capacité qu’un individu possède de manière générale, qu’elle que soit la situation dans laquelle on se trouve. ^

La réalité est tout autre puisque c’est toujours dans l’action que s’exerce l’autonomie et que l’expérience acquise précédemment dans des actions similaires constitue un levier utile à son plein exercice. Une personne n’ayant jamais réalisé une formation en ligne a peu de chances de pouvoir manifester une pleine autonomie dès l’entrée dans son parcours. L’autonomie n’est donc pas un prérequis mais bien un objectif qui peut être atteint par la mise en œuvre d’un processus de soutien. 

Il appartient au tuteur de faciliter l’exercice de son autonomie par l’apprenant. Pour ce faire, il procède par étayage et désétayage progressif. Un apprenant autonome possède des connaissances sur lui-même en tant qu’apprenant, sur les tâches qui sont les siennes, sur les stratégies cognitives qui lui permettront de les réaliser. Il doit aussi avoir des habiletés de supervision de son activité telles que la planification, la régulation et l’évaluation. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2019). Mot minute : Autonomie. Clip. https://youtu.be/wlwe083WlhQ

lundi 17 mai 2021

Abécédaire > APPRENTISSAGE








Dans le triangle pédagogique de Jean Houssaye, le process apprendre relie l’apprenant au savoir. C’est durant l’apprentissage que l’apprenant se confronte aux informations mises à sa disposition, à l’enseignement, et les manipule lors d’activités afin de construire ses connaissances. 

L’apprentissage a fait l’objet de nombreuses théories qui l’envisagent de manières différentes. De même, les activités qui le supportent sont variées. Il peut s’agir de tâches à réaliser dont les objectifs, selon Bloom, vont de la mémorisation à l’évaluation en passant par la compréhension, l’application, l’analyse et la synthèse. 

Le travail du tuteur à distance est de soutenir l’apprenant durant son apprentissage. Il s’agit pour lui de présenter clairement les attendus des tâches, les méthodes permettant de les réaliser, d’indiquer la manière dont les résultats seront évalués, de se rendre disponible pour aider l’apprenant à surmonter les difficultés qu’il rencontre. 

Ressource associée : Jean Houssaye (2015). Le triangle pédagogique. Les différentes facettes de la pédagogie. Dunod. Livre

vendredi 14 mai 2021

Abécédaire > AppreNONt








L’appreNONt est une personne qui, pour des raisons diverses, rencontre des difficultés à admettre, comprendre et investir la posture d’apprenant. 

Mal à l’aise dans les dispositifs formalisés qui peuvent lui rappeler des expériences scolaires douloureuses, l’appreNONt peut également être un enseignant ou un formateur qui ne souhaite pas vivre une expérience de formation en rôle inverse de celui qui est le sien habituellement. De manière plus large, les appreNONts, sensibles aux discours promettant des situations de formation séduisantes, ludiques ou dérivatives, répugnent aux efforts de l’apprentissage. 

Les appreNONts de digital learning constituent donc un défi de taille pour les tuteurs à distance dont ils refusent fréquemment le soutien quand ils ne remettent pas en cause leur légitimité ou simplement leur raison d’être. 

L’appreNONt est souvent dans la situation de celui qui ignore qu’il ignore et le tuteur doit alors, avec tact et respect, l’amener à prendre conscience de son ignorance, c’est-à-dire à savoir qu’il ne sait pas, premier pas d’une éventuelle appétence pour l’apprentissage. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2012). Les appreNONts : Du refus de la posture d’apprenant. Quelles réponses peut formuler le tuteur à distance ? Billet de blog http://blogdetad.blogspot.fr/2012/01/les-apprenonts-du-refus-de-la-posture.html

mercredi 12 mai 2021

Abécédaire > APPRENANT








Depuis quelque temps, le disciple, l’élève, le tutoré, le formé, le stagiaire, ont laissé la place à l’apprenant. 

L’évolution de ces appellations n’est toutefois pas anodine. Où les termes précédents renvoyaient à une inégalité entre celui qui apprend et celui qui enseigne ou forme, le vocable apprenant apparaît plus neutre, plus respectueux de la personne engagée dans un processus formel ou informel de formation. Il renvoie directement à l’apprentissage auquel il confère une place première dans la formation. Celle-ci devient centrée sur le sujet qu’est l’apprenant et non plus sur le seul contenu ou la didactique. 

L’apprenant n’est plus, comme ses prédécesseurs, sous la tutelle des sachants ou dans un lien de dépendance vis-à-vis de ses maîtres. L’apprenant doit certainement beaucoup au concept d’apprenance développé par Philippe Carré que cette formule résume assez bien « Vous ne retenez pas ce qu'on vous a enseigné, mais ce que vous avez appris » qui, mise en pratique amène à moins enseigner pour qu’ils apprennent plus et mieux. 

Ressource associée : Philippe Carré (2005). L'apprenance. Vers un nouveau rapport au savoir. Dunod. Livre.

lundi 10 mai 2021

Abécédaire > APPLICATION SMARTPHONE








Le smartphone est aujourd’hui l’outil technologique, nous reliant aux autres et nous donnant accès à l’ensemble des contenus web, que tout un chacun a toujours à portée de la main. 
Ceci le rend particulièrement intéressant pour rejoindre les apprenants, à coup sûr, alors même que les mails et autres forums demandent d’accéder à l’outil tiers qui les supportent. 

La mise à disposition des apprenants d’une application smartphone dédiée à leur formation, permet aux tuteurs de leur envoyer des messages dont la réception est certaine. Elle peut également être dotée de fonctionnalités qui facilitent les médiations entre pairs. Elle peut donc rendre plus fluides les échanges entre les différents acteurs d’une formation. 

De même, l’apprenant téléchargeant l’application sur son matériel personnel, indique par-là, un engagement envers le dispositif de formation, qui en retour n’est pas sans effet sur l’émergence de son sentiment d’appartenance au groupe. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2016). De l’utilisation des applications smartphone pour accompagner les ap-prenants d’un digital learning. Vidéo. 

vendredi 7 mai 2021

Abécédaire > ACCOMPAGNER








L’étymologie d’accompagner permet de mieux cerner sa signification. Le préfixe "ac" indique une idée de rapprochement. Pour accompagner, il faut donc se rapprocher de l’autre, le rejoindre là où il est. "Com" signifie avec. On peut en déduire qu’accompagner c’est faire avec quelqu’un dont on s’est rapproché. "Pagner" est un dérivé de panis qui en latin signifie le pain. Un compagnon est à l’origine celui avec qui on partage son pain. 

Accompagner, c’est donc se rapprocher de quelqu’un avec qui on va partager quelque chose. Il est important de noter qu’accompagner n’indique pas de lien de subordination mais bien une relation d’égalité entre les personnes. De même, accompagner ne renvoie pas à la notion d’aide, de secours, de dépannage. 

L’accompagnateur n’est donc pas tant un guide, encore moins un modèle, ni même un aidant, qu’une personne avec laquelle l’apprenant chemine durant sa formation et partage les connaissances qu’il construit. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2008). Le tuteur à distance, compagnon de route. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2008/06/le-tuteur-distance-compagnon-de-route.html

mercredi 5 mai 2021

Abécédaire > ACCESSIBILITE








L’accessibilité de la formation, et plus généralement l’accès au savoir, est une des raisons historiques de l’apparition de la formation à distance. Elle est le résultat de la recherche d’une plus grande flexibilité de la formation. 

L’accessibilité est tout d’abord une question d’ingénierie pédagogique qui, s’attachant à modulariser le contenu, autorise l’individualisation des parcours et donc la possibilité de rejoindre l’apprenant dans ses objectifs de formation. Elle est également relative à la gestion des temps et des espaces de formation dont l’aménagement peut être largement transféré à l’apprenant rendu ainsi, responsable de ses stratégies volitionnelles. L’approche pédagogique retenue, dès lors qu’elle offre la possibilité à l’apprenant de faire des choix constitue un autre levier de l’accessibilité. Les services tutoraux, lorsqu’ils visent la personnalisation du soutien rendent également la formation plus accessible. Enfin le coût, ou l’éventuelle gratuité d’une formation, agit directement sur son accessibilité. 

Ressource associée : André-Jacques Deschênes, Martin Maltais (2006). Formation à distance et accessibilité. Livre.
https://edutice.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/78809/filename/DM_Volume.pdf

lundi 3 mai 2021

Abécédaire > ABANDON








L’abandon d’une formation par un apprenant est certainement la première raison d’être du tutorat. 

Parce que l’apprenant à distance peut ressentir un réel isolement lors de son parcours, le taux d’abandon d’une formation sans tutorat peut dépasser les 90%. Ceci est vérifié dans toutes les formes que la formation à distance a pu revêtir, des cours par correspondance jusqu’aux MOOC. Le premier objectif du tutorat est donc de lutter contre les abandons

L’abandon est avant tout une notion académique qui est reliée à l’échec de l’apprenant. Ainsi pour de nombreuses institutions le taux d’échec est la somme des apprenants ayant abandonnés et de ceux n’ayant pas réussi aux évaluations. Pour un apprenant ne souscrivant pas ou partiellement aux objectifs académiques, l’abandon ne signifie pas qu’il n’a pas atteint ses objectifs personnels. Dans ce cas, il ne peut pas être considéré comme ayant échoué. 

Ressource associée : Présentation de la thèse de Clément Dussarps sur la dimension socio-affective et l'abandon en FOAD. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2015/01/these-de-clement-dussarps-sur-la.html