mercredi 30 juin 2021

Abécédaire > CONDITIONS DE TRAVAIL

Les conditions de travail des tuteurs à distance sont peu énoncées sinon dans la charte tutorale. A ce constat, il faut noter quelques exceptions comme à la Téluq où non seulement les tuteurs à distance bénéficient d’une convention collective mais sont également organisés syndicalement, ce qui leur permet de dialoguer régulièrement sur leurs conditions de travail avec leur direction. 

Cette absence de visibilité sur les conditions de travail des tuteurs est due au fait que les fonctions tutorales sont secondes à la profession principale du tuteur à distance : responsable pédagogique, formateur, expert, étudiant, etc. Aussi, le tuteur à distance bénéficie avant tout des conditions de travail de sa fonction première. Par ailleurs, les tuteurs exerçant fréquemment à domicile, en télétravail, les conditions matérielles (lieu dédié, équipement informatique, connexion) échappent au contrôle de leur hiérarchie qui peut plus facilement se dédouaner de les énoncer. Le temps de travail lui-même, n’est pas systématiquement fixé et ne donne pas toujours lieu à rémunération. Il ressort que l’exercice du tutorat à distance loin d’être soumis à des conditions de travail explicites renvoie à une certaine précarité acceptée car ne constituant pas l’essentiel de l’activité professionnelle du tuteur à distance. 

Ressource associée : Sylvie Boulenger, Sylvie Dalbin, Jacques Rodet (2006). Grille d’évaluation des conditions de travail des tuteurs à distance. Document. http://jacques.rodet.free.fr/GECTadv2.pdf

lundi 28 juin 2021

Abécédaire > COMPETENCES DU TUTEUR A DISTANCE

Le tuteur à distance partage de nombreuses compétences avec le formateur présentiel. Pour cette raison mais également parce que les fonctions tutorales peuvent être considérées comme une évolution du métier de formateur adaptée à la société numérique, nombreux sont les formateurs présentiels qui deviennent tuteurs à distance. 

Un tuteur à distance doit avoir développé un certain nombre de savoirs sur le digital learning, les fonctions tutorales, les plans de support à l’apprentissage, les interventions tutorales, les outils de communication, les typologies d’apprenants… De même, il doit posséder des savoir faire : intervenir de manière proactive et réactive, synchrone et asynchrones sur les plans cognitif, motivationnel, socio-affectif et métacognitif. Il doit développer son savoir être avec les apprenants afin d’être courtois, respectueux, engagé dans la relation, faire preuve d’empathie, constructeur de confiance et se montrer prêt à aider. Il n’est pas inutile, surtout au début de ses activités qu’il ose et s’autorise à être, se projette dans son rôle de tuteur, se forme, pratique la distanciation, la métacognition et l’autoévaluation. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2012). Quelques compétences à mobiliser par un tuteur à distance. Repré-sentations préalables d'apprenants. Billet de blog. https://blogdetad.blogspot.com/2012/03/quelques-competences-mobiliser-par-un.html

vendredi 25 juin 2021

Abécédaire > COMPETENCE

La compétence, qui vient du latin « competentia », c’est-à-dire du juste rapport, est une notion qui s’est d’abord développée dans le domaine juridique. La compétence d’un tribunal, par exemple. Elle a été reprise dans les sciences sociales et plus particulièrement en psychologie pour désigner les capacités et habiletés d’un individu à occuper une fonction et à s’acquitter d’une tâche. 

Etre compétent est toujours relatif à une action dans laquelle il s’agit de mobiliser ses connaissances (son savoir), d’exercer son savoir-faire (réaliser les opérations et gestes requis), et de se comporter de manière appropriée en s’appuyant sur son savoir-être. Le savoir-devenir, du fait qu’il demande à être celui que l’on veut être, peut également être considéré comme une composante de la compétence. 

Le tuteur à distance accompagne les apprenants dans le développement de leurs compétences à être apprenant et sur celles relatives à l’objet d’apprentissage. Pour ce faire, il doit lui-même développer de nombreuses compétences. Celles-ci sont notamment relatives à la maitrise des outils et technologies numériques mais aussi au changement de posture qui nécessite de favoriser davantage le soutien et l’aide que la transmission de connaissances. 

Ressource associée : Lucie Audet : Mémoire sur le développement de compétences pour l’apprentissage à distance : Points de vue des enseignants, tuteurs et apprenants http://archives.refad.ca/nouveau/Memoire_sur_les_competences_FAD_Mars_09.pdf

mercredi 23 juin 2021

Abécédaire > COMPAGNONNAGE

Le compagnonnage est une modalité de formation très ancienne fondée sur la transmission des connaissances et des savoir-faire d’un professionnel vers d’autres professionnels ou entrant dans la profession. La relation pédagogique est le plus souvent individuelle et personnalisée. Historiquement développé dans les métiers du bâtiment, les sociétés de compagnonnage ont précédé l’apparition des syndicats ouvriers dans la formalisation des revendications relatives aux condition de travail (durée, rémunération, sécurité…). 

Le coaching, tout comme le tutorat, sont parfois présentées comme des formes contemporaines du compagnonnage qui ne persiste dans sa forme traditionnelle que de manière marginale mais bénéficiant d’une réputation d’excellence. Les tuteurs à distance peuvent retenir du compagnonnage, la personnalisation de l’accompagnement ainsi que la notion de chemin parcouru, au sens premier pour les compagnons qui effectuaient leur tour de France. Toutefois, alors que le compagnon se déplaçait vers les ateliers où il pouvait se perfectionner, le tuteur à distance doit dans un mouvement inverse, rejoindre l’apprenant là où il est et là où il en est afin de le soutenir dans l’atteinte de ses objectifs d’apprentissage. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2008). Le tuteur à distance, compagnon de route. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2008/06/le-tuteur-distance-compagnon-de-route.html

lundi 21 juin 2021

Abécédaire > COMMUNITY MANAGER

Le community manager, ou animateur de communauté, est un métier apparu au début du XXIe siècle avec le développement du Web 2.0 et des réseaux sociaux. Il est chargé d’animer les communautés dont il a la charge en favorisant les échanges et interactions entre les participants. 

Son rapide développement est dû à l’utilisation qui en est faite par les entreprises pour avoir une présence sur les réseaux sociaux, favoriser leur notoriété, lutter contre le dénigrement, publier sur leur actualité, fidéliser les clients... 

Les communautés dont s’occupe un community manager sont très variées et ne sont pas forcément liées à la forma-tion mais peuvent l’être. Dans ce cas, une partie des fonctions du community manager recoupe celles du tuteur à distance. Les animateurs de MOOC, dispositifs de formation ayant vocation à réunir des milliers de participants et ayant également des objectifs de gain de notoriété pour l’institution qui les développe sont plus régulièrement dénommés community manager que tuteur à distance. 

Ressource associée : Olivier Supiot et Eric Chevalier (2017). Rôle et compétences du community manager : le cas d’un MOOC chez EDF SA. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2017/09/role-et-competences-du-community.html

vendredi 18 juin 2021

Abécédaire > COMMUNAUTE DE PRATIQUES

Une communauté de pratiques a pour principal objectif la mutualisation des expériences de ses participants aboutissant à une amélioration de leurs pratiques. De toutes les formes de communautés, communauté d’intérêt, communauté de projet, communauté d’apprenants, la communauté de pratiques est c’est celle qui demande le niveau le plus élevé d’intentionnalité de rassemblement et de force du lien social. 

Les principales phases de la vie d’une communauté de pratiques sont l’acte déclencheur puis l’accueil et la socialisation, la détermination des buts communs, la réalisation des tâches de manière coopérative et/ou collaborative, la production de documents utiles pour l’exercice des fonctions de tuteur à distance. 

Les communautés de pratiques des tuteurs à distance, en l’absence de formation initiale au tutorat, se révèlent très utiles. Parmi les productions qui peuvent y être réalisées, notons la charte tutorale, la rédaction de modèles de messages aux apprenants, la constitution de répertoires d’interventions tutorales… 

Ressource associée : Jacques Rodet (2011). La communauté de pratiques comme support de formation continue pour les tuteurs à distance. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2011/01/la-communaute-de-pratiques-comme.html

mercredi 16 juin 2021

Abécédaire > COLLABORATION

La collaboration est une des formes du travail collectif qui n’est réellement opérante qu’avec des groupes restreints. Contrairement à la coopération où les tâches sont divisées et réparties entre les membres du groupe, la collaboration consiste pour les apprenants à participer ensemble à l’atteinte du but commun. La cordée d’alpinistes illustre bien l’interdépendance des membres entre eux qui les amènent à faire preuve de solidarité. Chacun arrivera au sommet en bénéficiant du soutien de ses pairs. 

Les activités collaboratives ont marqué le retour du groupe en formation à distance, longtemps cantonnée au seul apprentissage individuel. Ce sont les outils de communication disponibles sur le web et dans les LMS qui ont favorisé la collaboration. 

Une activité collaborative nécessite la constitution d’un groupe, un but partagé, l’élaboration de règles de fonctionnement et gagne à aboutir à une production. 

Le tuteur à distance ne fait pas partie du groupe collaboratif d’apprenants mais peu le soutenir et l’aider à réaliser ses tâches. Pour ce faire, il est nécessaire qu’il possède des connaissances sur la dynamique des groupes restreints et qu’il étaye les différentes phases de la collaboration. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2009). Aider les apprenants à collaborer. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2009/04/aider-les-apprenants-collaborer-par.html

lundi 14 juin 2021

Abécédaire > COACH

Le terme coach est fréquemment utilisé pour désigner un tuteur à distance. Son usage participe de celui, intensif, des termes anglophones. Toutefois, si les domaines d’intervention d’un coach et d’un tuteur relèvent tous deux de l’accompagnement et empruntent à la relation d’aide, leurs terrains sont sensiblement différents. 

Le coach intervient le plus souvent, auprès d’un professionnel souhaitant se perfectionner dans son métier, parfois d’un individu s’engageant dans une démarche de développement personnel. C’est la personne accompagnée qui définit les objectifs qu’elle poursuit et pour lesquels le coach va la guider ou l’accompagner. La durée du coaching est rarement déterminée à l’avance et sa fin est une décision prise au regard du niveau d’atteinte des objectifs. 

Ces caractéristiques diffèrent de celles du tutorat à distance qui a pour cadre une formation, regroupant plusieurs apprenants, avec un début et une fin déterminée, dont les objectifs sont fixés par l’institution qui diffuse la formation. De même, les interventions des tuteurs sont décrites, voire prescrites lors de la conception. A noter également que si la filière de formation initiale de coachs est bien établie, celle des tuteurs à distance n’est qu’en émergence. 

Ressource associée : Louis Truong (2007). Une fonction noble du e-tuteur : le coaching à distance. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2007/11/une-fonction-noble-du-e-tuteur-le.html

vendredi 11 juin 2021

Abécédaire > CLASSE VIRTUELLE

La classe virtuelle est un dispositif technologique de communication audio-visuelle synchrone. Elle permet de réunir des apprenants avec leur formateur ou tuteur qui peuvent se voir à travers leurs caméras, échanger oralement ou par écrit, partager des documents ou leurs écrans, utiliser des tableaux blancs, réaliser des sondages… 

Si la classe virtuelle avait pour ambition initiale de reproduire la situation de formation présentielle et que son usage principal consistait à réaliser des exposés ou des conférences, les usages pédagogiques en sont bien plus nombreux : démarrage à distance d’une formation, partage d’informations et débat entre les participants, entretien de suivi individuel ou de groupe, remédiation, soutien aux activités collaboratives, etc. 

La multiplicité des canaux de communication, au sein d’une classe virtuelle, demande à l’animateur de s’y préparer avec soin, en particulier en rédigeant un conducteur (déroulement des différentes séquences) dans lequel il veille à ce que les apprenants soient régulièrement sollicités. Il est à noter également que les séances de classe virtuelle peuvent souvent être enregistrées et se transformer alors en ressources mises à disposition des apprenants 

Ressource associée : Classilio (2013). Usages pédagogiques de la classe virtuelle pour le tuteur à distance. Vidéo. https://youtu.be/J2pqaxS1xQg

mercredi 9 juin 2021

Abécédaire > CLASSE INVERSEE

La classe inversée, dans sa définition la plus simple, consiste à ce que la leçon (les apports théoriques ou notionnels) soit effectuée à distance, en dehors de la présence du professeur ou du formateur, et que les devoirs (les activités d’apprentissage), soient effectués en présence. L’enseignant ou le formateur peut alors procéder à des remédiations et aider les apprenants à mieux comprendre tant la leçon que sa mise en application. 

La classe inversée est donc un dispositif mixte ou hybride, qui associe des temps présentiel et distanciel, qualifiée parfois de pédagogie enrichie ou augmentée. 

La classe inversée permet une plus grande focalisation sur la maîtrise du faire. Les compétences qui sont à mettre en œuvre par l’enseignant ou le formateur présentent de fortes analogies avec celles que doivent posséder les tuteurs à distance. 

Marcel Lebrun a défini une typologie de classes inversées qui propose des variantes au schéma de base dans l’objectif de rendre les apprenants plus actifs, collaboratifs et autorisant une démarche inductive et non plus déductive. 

Ressource associée : Marcel Lebrun (2013). Classes inversées : quand le tutorat à distance inspire l'accompagnement en présence. Vidéo. https://youtu.be/hBPSQAPFG_c

lundi 7 juin 2021

Abécédaire > CHATBOT

Un chatbot, ou agent conversationnel, est un programme informatique, qui dialogue avec un être humain. Résultat des avancées de l’intelligence artificielle, il en constitue encore la principale manifestation dans le digital learning. 

Un chatbot repère certains termes, des déclencheurs, dans le message de son interlocuteur, à partir desquels il va formuler ses réponses. La pertinence de celles-ci dépend de la richesse de la base de données à laquelle il est adossé. Il est à noter qu’à aucun moment le chatbot ne comprend le sens de la conversation qu’il entretient avec un humain. Les recherches actuelles portent sur la manière d’intégrer l’analyse linguistique dans les programmes des chatbots. 

Souvent présenté comme une alternative au tuteur humain, économique, disponible en permanence, il semble plus raisonnable de le positionner comme premier niveau de soutien correspondant peu ou prou à une hot-line, pouvant être utilisé comme filtre à l’accès au tuteur humain. Le chatbot remplit alors le rôle d’une FAQ dynamique. Il est à noter que le soutien ainsi fourni est uniquement d’ordre cognitif. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2017). Intelligence artificielle et accompagnement des apprenants d’un digi-tal learning. Revue Tutorales, n°14. Article. http://www.jrodet.fr/tad/tutorales/tutorales14.pdf

vendredi 4 juin 2021

Abécédaire > CHAT

Le chat, que les québécois nomment clavardage (concaténation de clavier et bavardage), plus souvent qualifié aujourd’hui de messagerie instantanée est une communication écrite synchrone. C’est un outil qui est le plus souvent intégré à un autre (LMS, classe virtuelle, solution de téléphonie IP, réseau social…). 

Il permet la communication avec un seul interlocuteur ou avec un groupe. Si sa fonction principale est la transmission de messages écrits, il peut autoriser l’envoi de fichiers joints, de sons, d’images, de vidéos… Le tuteur à distance peut se servir du chat pour des entretiens individuels, la tenue de permanences durant lesquelles les apprenants peuvent le rejoindre, pour l’animation d’échanges en groupe… 

Le développement des communications audio-visuelles instantanées comportant des chats a réduit son usage exclusif. Toutefois, il se révèle très utile pour atteindre des apprenants ne bénéficiant pas de connexion haut débit. Dès lors que le nombre d’interlocuteurs est important, il y a nécessité de convenir de règles afin d’éviter la cacophonie résultant de l’apparition de plusieurs fils de discussions imbriqués. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2003). Le clavardage (chat), média de support à l’apprentissage ? Article. https://www.cairn.info/revue-distances-et-savoirs-2003-3-page-399.htm

mercredi 2 juin 2021

Abécédaire > CHARTE TUTORALE

La charte tutorale est un document qui rassemble les droits et les devoirs des apprenants et des tuteurs les uns envers les autres. Sa nécessité est d’autant plus grande que d’une part, l’activité tutorale peut être très différente d’une institution à une autre, voire entre dispositifs et d’autre part, parce que le tutorat à distance n’est pas une activité codifiée et réglementée. Ainsi, en France, il n’existe nulle convention collective des tuteurs à distance.

La rédaction de la charte tutorale oblige les responsables des organisations dispensatrices de formations en ligne à expliciter les missions des tuteurs et donc à définir, ne serait-ce que les prémices de leur politique tutorale. 

Les principales mentions d’une charte tutorale sont relatives à la présentation du dispositif tutoral, aux valeurs qui le sous-tendent, à l’identification des tuteurs et de leurs périmètres d’intervention, aux modalités de communication avec les apprenants, les droits et les devoirs. 

Ressource associée : Jacques Rodet (2011). Rédiger la charte tutorale d'une FOAD. Billet de blog. http://blogdetad.blogspot.fr/2011/01/rediger-la-charte-tutorale-dune-foad.html