samedi 25 avril 2020

3 outils au service des tuteurs à distance

Je vous propose un court module réalisé sur Rise d'Articulate autour de trois outils utiles aux tuteurs à distance et formateurs : le journal de formation, la carte d'empathie et le sociogramme.

https://cutt.ly/syv3Eq1

mardi 21 avril 2020

Pistes pour une cobotique tutorale

La cobotique est l'association de l'humain et de l'intelligence artificielle et autres outils techniques pour la réalisation d'un produit ou d'un service. Dans ce billet, je tente de dresser quelques pistes sur ce que pourrait être une cobotique tutorale.

Les conditions de l’action tutorale

L’action des tuteurs à distance, comme tout autre action, est conditionnée par le vouloir, le savoir et le pouvoir faire. Si le « vouloir faire » est celui de l’individu en charge du tutorat, il est aussi dépendant de celui de son organisation qui dimensionne les moyens nécessaires de son « pouvoir faire ». De même, le « savoir faire » du tuteur dépend tout à la fois de son vouloir se former et se perfectionner et du vouloir de son organisation à lui en faciliter la possibilité. Savoir, vouloir et pouvoir sont indissociables. Ils se conditionnent et se nourrissent les uns les autres. Ils sont interdépendants. Lorsque que l’un manque, l’action n’existe pas.



Lorsque le tuteur peut et sait réaliser les interventions de support aux apprenants mais qu’il ne veut pas le faire, et ses raisons peuvent être nombreuses et variées pour adopter une telle attitude, l’action tutorale est avortée. Il apparait donc que les organisations doivent se préoccuper du vouloir des tuteurs, ne serait-ce qu’en adoptant des mesures incitatives et plus notablement en s’obligeant à la mise en place d’un plan de conduite de changement.

Lorsque le tuteur sait et veut faire mais qu’il ne peut pas faire, l’action tutorale est tout simplement impossible. Pouvoir faire dépend des moyens mis à la disposition du tuteur, temps, rémunération, moyens et outils techniques, légitimation. C’est bien à l’organisation dont le tuteur dépend de dimensionner ces moyens.

Lorsque le tuteur peut et veut faire mais ne sait pas faire, l’action tutorale est inefficace voire peut se révéler contre-productive. Le savoir lié à l’activité tutorale s’apprend et il est toujours aventureux de penser qu’un formateur présentiel deviendra un tuteur à distance efficace par le seul fait de le décider tant le changement de posture de transmetteur à facilitateur et l’adaptation aux conditions de la distance nécessitent un apprentissage et la construction d’un savoir devenir.

Les limites du tutorat humain

Dans l’idéal, le tuteur sait, veut et peut réaliser les interventions de support auprès des apprenants. Pour autant, même dans cette situation, le tutorat humain se heurte à certaines limites.

Tout d’abord, un tuteur à distance qui est avant tout un pédagogue peut être rebuté par certaines tâches et donc ne pas vouloir les réaliser. C’est le cas des tâches administratives répétitives, la transmission de notifications des modifications de la formation tels que des ajouts de ressources, des contributions sur forum ou encore d’être contraint à répéter les mêmes réponses aux questions les plus fréquentes des apprenants. Notons que pour toutes ces tâches, la plus-value de l’humain est assez limitée, voire inexistante, alors même que les bénéfices que peuvent en tirer les apprenants sont loin d’être négligeables.

Le tuteur humain, même celui qui est doté de tous les moyens nécessaires à son action ne peut pas tout faire. Il ne peut pas être disponible 24 heures sur 24. Il ne peut pas enrichir en continu des tableaux de bord pour chaque apprenant et pour le groupe. Il ne peut pas reconstituer en temps réel l’historique de la relation tutorale qu’il entretient avec chaque apprenant dès lors que le nombre d’apprenants se compte en dizaines.

Le savoir d’un tuteur à distance, y compris pour le plus expérimenté, reste limité par les possibilités humaines, en particulier celles relevant de l’intelligence logico-mathématique pour laquelle les machines sont désormais bien plus performantes. Ainsi, l’analyse approfondie des traces des apprenants, la détection des signaux faibles de démotivation ou la constitution de tableaux de bord permettant d’avoir un état d’avancement de chacun des apprenants, se révèlent soit hors de portée d’un tuteur humain soit lui demande un temps dont il ne dispose généralement pas.

Là où l’action du tuteur humain ne peut exister du fait de son manque de « vouloir faire », de « pouvoir faire » ou de « savoir faire » il serait opportun qu’une aide technologique prenne le relais. Cette cobotique, collaboration entre l’humain et les outils, voit aujourd’hui son champ s’élargir par le développement des fonctionnalités des plateformes de e-learning et davantage pas les possibilités de l’intelligence artificielle.

Dans le tableau ci-dessous sont récapitulées les limites du tuteur humain tant sur son « vouloir », son « pouvoir » et son savoir » et indiqué les solutions technologiques qui pourraient y suppléer.



Les effets possibles de la cobotique tutorale

Bien évidemment, le tableau ci-dessus se limite à identifier les technologies pouvant suppléer le tuteur humain et ne décrit pas comment elles pourraient le faire. Ceci relève davantage de l’expertise des éditeurs de plateforme et surtout des acteurs de l’intelligence artificielle appliquée à la formation. N’étant ni l’un, ni l’autre, je me limite à inviter ceux-ci à se saisir de la question tutorale.

Imaginons que la cobotique tutorale soit une réalité… Les organisations qui la mettront en place seront alors face à un choix stratégique : engranger les bénéfices offerts par les plateformes et l’IA en réduisant le temps de tutorat humain à proportion des tâches tutorales assumées par ces outils ou bien réaffecter, aux tuteurs humains, le temps de tutorat économisé afin qu’ils puissent investir d’autres plans de support à l’apprentissage (motivationnel, socio-affectif et métacognitif) qui sont plus souvent négligés et répondre ainsi à davantage de besoins de soutien des apprenants.

Espérons que ce soit ce dernier choix qui soit réalisé, tant les apprenants à distance méritent un accompagnement de haute qualité. 

mardi 7 avril 2020

Mon Interview en podcast par Marco Bertolini

Un grand merci à Marco Bertolini pour l'organisation de cet interview et la mise en ligne du podcast sur le site Formation 3.0 

samedi 4 avril 2020

L'accompagnement des apprenants à l'heure du confinement

Voici deux ressources qui donnent des clés pour accompagner les apprenants en cette période de confinement.

Table ronde : L’accompagnement des apprenants, le secret de la réussite

Les 6 points clés de l’accompagnement :

  • Donner une vision d’ensemble du dispositif ;
  • Aider à planifier ;
  • Aider à doser et fournir un effort soutenable ;
  • Donner des signes de présence ;
  • Miser sur la collaboration pour lutter contre l’isolement et l’abandon ;
  • Ne pas oublier le plaisir.

https://il-di.com/episode-02-accompagnement/


Interview en podcast

Dans cet interview, j'aborde les points suivants :

  • La place incontournable du tutorat à distance dans les dispositifs d’enseignement et d’accompagnement
  • A quelles conditions le tutorat à distance livre des effets positifs
  • Comment mobiliser l’autonomie et la responsabilisation de l’apprenant à distance


https://soundcloud.com/user-633391394/interview-jacques-rodet