Dans le second billet, Céline Lebel se met à la place de l'étudiant qui a besoin d'aide et imagine les questions qu'il peut se poser :
- « Est-ce que je vais passer pour un cancre ? un faible ? un profiteur du système ? »
- « Est-ce que je vais « déranger » mon tuteur ? »
- « Est-ce que je vais me sentir « bienvenu » ? »
- « Est-ce que je me ferai bien comprendre ? »
Céline Lebel poursuit ainsi : « Réponse aux deux premières questions : non; réponse à la troisième : oui, votre tuteur est là pour ça. La réponse à la quatrième question est moins évidente. Tout ce que je pourrais vous dire, c’est qu’une « rencontre » avec un tuteur, ça se prépare. »
Surmonter la « peur » de demander à son tuteur est certainement le premier pas vers l'exercice de son autonomie par l'apprenant. Ne pas hésiter à contacter son tuteur en refusant de se cacher derrière un « je ne veux pas le déranger » démontre de la part de l'apprenant qu'il a compris que la disponibilité est un des éléments clés du support tutoral et que par ailleurs, il s'autorise à reconnaître et à formuler son besoin d'aide. Les réponses aux deux dernières questions sont plus complexes car elles ne dépendent pas du seul apprenant mais de l'attitude du tuteur et de la relation que ces deux personnes vont entretenir.
Je suis d'accord avec Céline Lebel pour dire que l'apprenant sera d'autant bienvenu auprès du tuteur qu'il aura identifié précisément son besoin d'aide. Mais comme je l'écrivais dans un précédent billet « Aide-toi, le tuteur t'aidera », dans de nombreux cas « le tuteur doit aider l'apprenant à s'aider lui-même pour obtenir l'aide du tuteur. »
Bien se faire comprendre est rarement gagné d'avance. Là encore, les efforts de l'un pour s'exprimer clairement devront rejoindre les efforts de l'autre pour entendre et comprendre. A cet égard, il me semble de la première importance, pour un tuteur, de développer son écoute active et d'accepter de faire le chemin pour rejoindre l'apprenant là où il est (cf. Le tuteur à distance, compagnon de route).