Il peut être tentant pour un apprenant, en proie à une difficulté, de rechercher immédiatement la solution à celle-ci auprès de son tuteur. Tout autant que la réponse, l'accès à la réponse, le cheminement qui va être celui de l'apprenant pour obtenir cette réponse, est constitutif de son apprentissage. C'est pourquoi, le tuteur aurait intérêt, plutôt que de donner immédiatement, ou même par avance, les réponses cherchées par son tutoré, à amener progressivement celui-ci, sinon à trouver pleinement ce qu'il cherche, du moins à en identifier la plupart des éléments.
C'est à une sorte de maïeutique que le tuteur doit procéder si il souhaite augmenter les capacités du tutoré tant sur le plan cognitif que méthodologique. Parce que le raisonnement et l'emploi d'outils et de méthodes pour raisonner sont transférables à d'autres objets d'apprentissage, l'action du tuteur participe également au développement de l'autonomie du tutoré. Ainsi, la première ressource de support à l'apprentissage de l'apprenant à distance, c'est l'apprenant lui-même. Sa formulation de demande d'aide peut constituer un début de réponse à son problème. De plus, l'effort qu'il effectue pour qualifier cette demande d'aide rend plus aisée et donc plus certainement pertinente l'intervention du tuteur.
Pour autant, il ne faudrait pas déduire de ce qui précède que la seule attitude du tuteur soit d'attendre les sollicitations du tutoré puis de ne pas lui donner les réponses qu'il souhaite sous prétexte de l'engager dans un processus, parfois long, de maturation et de découverte. En effet, il y a de fortes chances que lorsque c'est le tutoré qui est à l'origine du contact avec son tuteur, il ait un besoin urgent de réponse. Ce besoin est légitime et respectable en tant que tel. Ne pas y répondre peut avoir une influence négative sur l'établissement de la relation tutorale et obérer la confiance de la part du tutoré envers le tuteur. Il est par contre tout aussi nécessaire, en fonction de la capacité du tutoré à l'exercice de son autonomie, que le tuteur lui propose des activités ou des pistes de réflexion métacognitives adaptées. Ces dernières peuvent faire l'objet d'interventions réactives mais également proactives de la part du tuteur.
En quelque sorte, le tuteur doit aider l'apprenant à s'aider lui-même pour obtenir l'aide du tuteur.
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