samedi 17 novembre 2018

Compagnonnage


Le compagnonnage est une modalité de formation très ancienne fondée sur la transmission des connaissances et des savoir-faire d’un professionnel vers d’autres professionnels ou entrant dans la profession. 

La relation pédagogique est le plus souvent individuelle et personnalisée. Historiquement développé dans les métiers du bâtiment, les sociétés de compagnonnage ont précédé l’apparition des syndicats ouvriers dans la formalisation des revendications relatives aux condition de travail (durée, rémunération, sécurité…).

Le coaching, tout comme le tutorat, sont parfois présentées comme des formes contemporaines du compagnonnage qui ne persiste dans sa forme traditionnelle que de manière marginale mais bénéficiant d’une réputation d’excellence. 

Les tuteurs à distance peuvent retenir du compagnonnage, la personnalisation de l’accompagnement ainsi que la notion de chemin parcouru, au sens premier pour les compagnons qui effectuaient leur tour de France. Toutefois, alors que le compagnon se déplaçait vers les ateliers où il pouvait se perfectionner, le tuteur à distance doit dans un mouvement inverse, rejoindre l’apprenant là où il est et là où il en est afin de le soutenir dans l’atteinte de ses objectifs d’apprentissage.

mercredi 7 novembre 2018

Transformer les tuteurs en correcteurs est une régression pédagogique



Il semblait que depuis 2010 au moins, et la tenue du colloque du REFAD qui avait été consacré à cette question, la distinction entre un correcteur et un tuteur à distance avait été clairement établie. Il faut croire que la direction de la Téluq, en voulant transformer ses tuteurs en correcteurs n’a pas pleinement compris la plus-value d’un tuteur, ou plus grave l’ayant comprise, qu’elle décide, pour des raisons économiques, de réduire ses ambitions pédagogiques en sacrifiant le soutien à l’apprentissage des étudiants.

Puisqu’il parait nécessaire de le rappeler, l’activité d’un correcteur se résume à la formulation de commentaires (pas toujours) et l’affectation d’une note aux travaux des apprenants. Le plus souvent, le correcteur est rémunéré à la copie, tout comme les canuts, ouvriers tisserands du XIXe siècle l’étaient à la pièce. Son travail, loin d’être négligeable, tant les rétroactions aux travaux peuvent participer à l’apprentissage (cf. La rétroaction, support d'apprentissage), reste néanmoins centré sur le contenu disciplinaire de la formation et la performance obtenue par les apprenants au regard des objectifs académiques. C’est un peu comme si en présentiel, après un cours, la seule interaction entre le formateur et les apprenants était la correction d’un travail évalué. Ce modèle, parfois persistant, réduit la formation à distance à la distribution d’un contenu et à des activités d’évaluation et il semble bien que ce soit le choix de la direction de la Téluq. Ne voudra-t-elle pas ensuite réduire l’évaluation à des quiz auto-correctifs et éliminer les correcteurs humains ?

Ceci est d’autant plus désolant que l’expérience ancienne du support à l’apprentissage, au sein même de la Téluq, a aboutit à des pratiques professionnelles de tutorat performantes, et que celles-ci ont largement été décrites par des enseignants de la Téluq comme Céline Lebel, André-Jacques Deschênes, Pierre Gagné et bien d’autres (s'il ne fallait citer qu'un seul de leurs nombreux articles, cf. Profils des activités d'encadrement comme soutien à l'apprentissage en formation à distance)

Non ! La formation à distance ne se résume pas à la mise à disposition de ressources et à l’évaluation. Il est largement reconnu que les émotions sont agissantes lors de l’apprentissage, que le soutien motivationnel permet de faire persévérer les apprenants et réduire de manière importante les abandons, que le soutien socio-affectif est indispensable lors des activités collaboratives mais également pour l’exercice de son autonomie par l’apprenant et l’accroissement de sa confiance en sa propre capacité à faire, que l’apprenant qui est aidé à devenir plus conscient de ses stratégies d’apprentissage par le soutien métacognitif réussit davantage.

Qui d’autres que les tuteurs peuvent apporter ce soutien sur les plans socio-affectif, motivationnel et métacognitif ? Certainement pas des correcteurs, contraints par leur mode de rémunération à traiter le maximum de copies en un minimum de temps.

La modernité n’est certainement pas l’oubli de son histoire. Aussi, il serait bon que la direction actuelle de la Téluq entame des discussions avec les tuteurs pour examiner sérieusement ses ambitions pédagogiques, les interventions d’animation des formations à distance qu’elles supposent, et les services tutoraux qui les font vivre.

samedi 3 novembre 2018

84 % des tutrices et tuteurs de la Téluq votent la grève illimitée


Exaspérés par l'attitude de leur employeur à la table de négociation, les tutrices et les tuteurs de l'Université TÉLUQ ont voté hier soir à 84% en faveur de la grève générale illimitée à exercer au moment jugé opportun.

Pour Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université - CSN (STTTU), le changement de cap escompté à l'arrivée du directeur général, André G. Roy, ne s'est pas concrétisé. « La dernière offre de l'employeur, si l'on peut la qualifier ainsi, est pratiquement la même que celle qui nous a été présentée en novembre 2017 par l'ancien directeur. Monsieur Roy maintient la décision de son prédécesseur de mettre au rancart ou déqualifier la majorité des tutrices et des tuteurs en les confinant dans un rôle de correcteur, avec un salaire d'étudiant ! Accepter cette offre, c'est accepter de voir disparaître notre profession » précise Nancy Turgeon.

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SOURCE
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
Nov. 02, 2018, 07:00 ET

jeudi 1 novembre 2018

Collaboration


La collaboration est une des formes du travail collectif qui n’est réellement opérante qu’avec des groupes restreints. Contrairement à la coopération où les tâches sont divisées et réparties entre les membres du groupe, la collaboration consiste pour les apprenants à participer ensemble à l’atteinte du but commun. 

La cordée d’alpinistes illustre bien l’interdépendance des membres entre eux qui les amènent à faire preuve de solidarité. Chacun arrivera au sommet en bénéficiant du soutien de ses pairs.

Les activités collaboratives ont marqué le retour du groupe en formation à distance, longtemps cantonnée au seul apprentissage individuel. Ce sont les outils de communication disponibles sur le web et dans les LMS qui ont favorisé la collaboration.

Une activité collaborative nécessite la constitution d’un groupe, un but partagé, l’élaboration de règles de fonctionnement et gagne à aboutir à une production.

Le tuteur à distance ne fait pas partie du groupe collaboratif d’apprenants mais peu le soutenir et l’aider à réaliser ses tâches. Pour ce faire, il est nécessaire qu’il possède des connaissances sur la dynamique des groupes restreints et qu’il étaye les différentes phases de la collaboration.