Certes, les concepteurs sont souvent ambitieux et ne mesurent pas toujours très exactement le temps d’étude et de production que demandent les modules qu’ils mettent à disposition des apprenants.
Toutefois, il faut remarquer aussi que de très nombreux apprenants éprouvent de réelles difficultés à organiser de manière rationnelle et déterminée leurs temps d’apprentissage. Les difficultés sont de divers ordres. Difficulté à dégager les plages horaires pour le travail individuel et les tâches collaboratives. Difficulté à maintenir la formation comme une priorité par rapport à leurs autres occupations. Tentation de faire du temps d’apprentissage une variable d’ajustement vis-à-vis de la fluctuation de leurs activités professionnelles…
Toutefois, il faut remarquer aussi que de très nombreux apprenants éprouvent de réelles difficultés à organiser de manière rationnelle et déterminée leurs temps d’apprentissage. Les difficultés sont de divers ordres. Difficulté à dégager les plages horaires pour le travail individuel et les tâches collaboratives. Difficulté à maintenir la formation comme une priorité par rapport à leurs autres occupations. Tentation de faire du temps d’apprentissage une variable d’ajustement vis-à-vis de la fluctuation de leurs activités professionnelles…
Il est remarquable que si les apprenants se plaignent de ne pas avoir assez de temps, ils ne vont que très rarement jusqu’à quantifier le temps dont ils manquent. Sans cette quantification, il leur est impossible d’objectiver le manque qu’ils ressentent d’abord affectivement et qui a des conséquences fortes sur leur niveau de motivation. Une fois qu’ils éprouvent le sentiment d’être débordés et de ne pas avoir les moyens de s’en sortir, la procrastination vient immanquablement empirer la situation. Des solutions peuvent alors être mise en place par l’institution. J’ai déjà largement exploré celles-ci précédemment et je renvoie à la lecture des volumes des Fragments du Blog de t@d (cf. volume 5 et volume 6).
Je veux, ici, donner quelques pistes de solutions que les apprenants peuvent mettre eux-mêmes en place. Tout d’abord, ils doivent dans une démarche autoréflexive prendre conscience qu’ils ne pourront se former que s’ils consacrent du temps à leur formation. En effet, il est fréquent de constater que les apprenants qui se plaignent de ne pas avoir assez de temps pour leur formation, ne leur en consacre que très peu. Il leur faut aussi agir en direction de leur hiérarchie qui trop souvent ne dégage pas le temps nécessaire à leur formation tout en leur demandant de la réaliser. La même question peut se poser avec l’environnement familial. Par exemple, il est assez illusoire de vouloir réaliser un master en un an tout en continuant son activité professionnelle sans être prêt à réorganiser ses temps familiaux et de loisirs. Il leur faut également préférer l’action à la réaction, ce qui suppose qu’ils planifient rigoureusement, mais non de manière volontariste, leurs temps d’apprentissage. Le refus de planifier est directement en lien avec le sentiment de ne non maîtrise du temps. Or, c’est bien la planification qui autorise le pilotage de son parcours de formation. Les apprenants peuvent, parfois, intégrer certaines tâches de formation dans leur agenda professionnel. C’est notamment le cas des formations à distance à vocation de perfectionnement professionnel. Ils ne devraient donc pas s'en priver. Pour gérer plus facilement les temps de travail collaboratif, il est important dans une première étape d’identifier les plages temporelles communes aux participants puis de fixer une régularité des rencontres de coordination, de médiations, de prise de décision. De même, il est hautement souhaitable d’avoir au sein du groupe collaboratif, une gestionnaire du temps qui tiendra le planning, le régulera, rappellera les échéances, relancera les participants…
Ces quelques pistes n'épuisent pas le sujet mais pointent le fait que le manque de temps ressenti par les apprenants n'est pas une fatalité qui s'impose à eux uniquement de l'extérieur mais qu'ils peuvent prendre les moyens de mettre en place des solutions viables pour eux. Il est certain que c'est en maîtrisant de manière délibérée leur temps de formation que les participants d'une FOAD seront le plus à même de développer leur autonomie d'apprenants.
Ces quelques pistes n'épuisent pas le sujet mais pointent le fait que le manque de temps ressenti par les apprenants n'est pas une fatalité qui s'impose à eux uniquement de l'extérieur mais qu'ils peuvent prendre les moyens de mettre en place des solutions viables pour eux. Il est certain que c'est en maîtrisant de manière délibérée leur temps de formation que les participants d'une FOAD seront le plus à même de développer leur autonomie d'apprenants.
Pour ceux qui souhaitent approfondir de manière plus savante cette question du temps, signalons les travaux de Jean-Paul Moiraud, entre autres ce billet intitulé « Temps et espace » ainsi que ceux de Margarida Romero, par exemple sa conférence intitulée « Les temps du tutorat à distance ».
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