lundi 25 août 2008

Besoin de personne... Demander de l'aide ?




Céline Lebel, de la Téluq, a consacré deux billets dans les deux derniers numéros de la revue DistanceS, aux deux facettes d'une même question, celle de l'aide et de l'accompagnement : Besoin de personne... et Demander de l'aide ?

Dans le second billet, Céline Lebel se met à la place de l'étudiant qui a besoin d'aide et imagine les questions qu'il peut se poser :

  • « Est-ce que je vais passer pour un cancre ? un faible ? un profiteur du système ? »
  • « Est-ce que je vais « déranger » mon tuteur ? »
  • « Est-ce que je vais me sentir « bienvenu » ? »
  • « Est-ce que je me ferai bien comprendre ? »

Céline Lebel poursuit ainsi : « Réponse aux deux premières questions : non; réponse à la troisième : oui, votre tuteur est là pour ça. La réponse à la quatrième question est moins évidente. Tout ce que je pourrais vous dire, c’est qu’une « rencontre » avec un tuteur, ça se prépare. »

Surmonter la « peur » de demander à son tuteur est certainement le premier pas vers l'exercice de son autonomie par l'apprenant. Ne pas hésiter à contacter son tuteur en refusant de se cacher derrière un « je ne veux pas le déranger » démontre de la part de l'apprenant qu'il a compris que la disponibilité est un des éléments clés du support tutoral et que par ailleurs, il s'autorise à reconnaître et à formuler son besoin d'aide. Les réponses aux deux dernières questions sont plus complexes car elles ne dépendent pas du seul apprenant mais de l'attitude du tuteur et de la relation que ces deux personnes vont entretenir.

Je suis d'accord avec Céline Lebel pour dire que l'apprenant sera d'autant bienvenu auprès du tuteur qu'il aura identifié précisément son besoin d'aide. Mais comme je l'écrivais dans un précédent billet « Aide-toi, le tuteur t'aidera », dans de nombreux cas « le tuteur doit aider l'apprenant à s'aider lui-même pour obtenir l'aide du tuteur. »

Bien se faire comprendre est rarement gagné d'avance. Là encore, les efforts de l'un pour s'exprimer clairement devront rejoindre les efforts de l'autre pour entendre et comprendre. A cet égard, il me semble de la première importance, pour un tuteur, de développer son écoute active et d'accepter de faire le chemin pour rejoindre l'apprenant là où il est (cf. Le tuteur à distance, compagnon de route).


3 commentaires:

M'sieur SVP a dit…

Ce billet renvoie aussi à la notion de scénario d'encadrement que vous évoquiez précédemment à la lumière d'un article de Bruno Le Lièvre, "La qualité du tutorat : la complémentarité de la rigueur et de la diversité".

Je vous propose de :
* consulter la carte heuristique que j'avais conçu à l'époque à partir de cette référence ;
* complèter cette lecture par cet article Cinq profils d'utilisateurs des TIC a l'école publié par InfoBourg traitant des profils d'apprenant.

Le blog de t@d a dit…

Merci Gaël pour ces informations et ressources

Jadlat a dit…

C'est vraiment l'un de nos gros soucis en tant que tuteur. On a affaire soit à des étudiant qui sont très au fait de leurs droits, soit parfois à des fum... soit et là c'est très difficile à savoir à des étudiant qui préfère travailler seul ou qui n'ose pas pour différente raison. Ce n'est pas évident.