lundi 17 juin 2019

La Téluq fait appel à des briseurs de grève

Où s'arrêtera la Téluq dans le baffouement de ses obligations auprès de ses employés tuteurs ? Force est de constater que sa direction, après avoir privé de travail les tuteurs, vient de franchir une nouvelle étape alors même que la grève déclenchée le 28 janvier se poursuit.



Alors qu'elle a été dans l'obligation de cesser toute relation avec l'institut MATCI à qui elle avait confié l'accompagnement d'étudiants qu'elle avait retiré aux tuteurs, la Téluq persiste dans sa volonté d'élimination des tuteurs au profit de la sous-traitance en lançant un appel d'offre pour recruter des correcteurs. Il ne s'agit en l'occurrence ni plus ni moins que de recourir à des briseurs de grève.

Notons, comme le précise l'extrait ci-dessous, que les exigences de la Téluq envers les correcteurs qu'elle recherche sont bien moindres que celles auxquelles les tuteurs sont soumis et que les premiers perdants seront les étudiants eux-mêmes. 








1 commentaire:

Patrick Guillemet a dit…

Pour la compréhension des lecteurs du Blog de t@d, la loi sur les briseurs de grève a été adoptée à une époque où l'on assistait à des affrontements sur les lignes de piquetage. À la lumière de récents conflits, notamment celui au Journal de Montréal, il est apparu qu'elle était devenue désuète, puisque les briseurs de grève travaillaient à distance et que la loi n'a pu s'appliquer. J'ignore si la loi s'applique seulement en cas de présence physique ou si ses objectifs visent à empêcher l'exercice de la grève en toutes circonstances, mais il est probable que la Téluq, dont les activités s'exercent essentiellement à distance, cherche à profiter de cette ambiguïté de la loi, abstraction faite évidemment des questions d'éthique que soulève son initiative, notamment quant à sa congruence avec les savoirs qu'elle dispense, qui incluent les relations de travail, la gestion du personnel vieillissant, la stratégie d'entreprise, l'éthique de la gestion ainsi que les communications internes et externes.

Deux des professeurs de la Téluq ont pour domaine d'expertise les tactiques et stratégies antisyndicales. Je fais l'hypothèse qu'ils exercent une certaine influence sur les développements récents. Sans minimiser cependant l'effet de la stratégie de développement tous azimuts des dernières années, qui a contribué à faire perdre à la Téluq la place dominante qu'elle occupait dans le domaine de la formation universitaire, au profit de l'Université Laval qui représente maintenant 2/3 des inscriptions. Longtemps persuadée d'être le leader de droit divin, la Téluq a réagi par le déni. Elle cherche maintenant à rattraper le temps perdu. Mais ses efforts me rappellent ceux de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Quant au traitement qu'elle inflige à ses tuteurs, il me semblent caractérisés par un phénomène de bouc émissaire classique, les tuteurs étant accusés des maux dont les professeurs de la Téluq sont les principaux responsables, en raison de leur élitisme qui les porte -parfois au nom de l'autonomie des étudiants qu'ils prennent pour acquise- à rejeter l'assistance pédagogique, ainsi que de leur refus à prendre en compte réalités du marché.