Si la pandémie amène de plus en plus de personnes à animer des formations à distance et donc forcément, de manière consciente ou non, à investir le soutien à l’apprentissage, il est également aisément constatable que les pratiques de tutorat à distance restent encore insuffisamment identifiées. Et vous, où en êtes-vous avec le tutorat à distance ?
IGNORANCE
Ne pas savoir que l’on ne sait pas est le propre de l’ignorance. Identifier son état d’ignorance n’est pas aisé et se révèle parfois douloureux. Cela intervient le plus souvent à l’occasion d’un événement non prévu, au détour d’une discussion, de la lecture d’un post sur les réseaux sociaux, lors du vécu d’une situation inédite, etc. Prendre conscience de son ignorance est le premier pas pour en sortir.
PRISE DE CONSCIENCE
Situer son manque de savoir, de pratique, de savoir être pour pratiquer le tutorat à distance, c’est déjà aiguiser son appétence pour cette thématique. Il existe, depuis très longtemps, de nombreuses publications sur le tutorat à distance. La situation pandémique provoque également de nombreuses prises de parole sur le sujet. Celles-ci prennent souvent la forme de témoignages qui sans manquer d’intérêt, ne sont pas toujours transposables. Il est donc souhaitable de faire le détour par des écrits plus conceptuels permettant à chacun de projeter sa pratique. La réalisation d’une veille informationnelle est un bon moyen pour se confronter à cette littérature dont vous avez un très large échantillon dans la base documentaire scientifique de t@d répertoriant plus de 200 ressources en français : articles, monographies, mémoires et thèses entièrement consacrés au tutorat à distance.
ÉMERGENCE
Il est remarquable que sur n’importe quel sujet, à défaut de connaissances, nous ayons certaines représentations. Il en va de même pour le tutorat à distance. Certaines peuvent se révéler justes et d’autres relèvent plus d'a priori. L’émergence de ces représentations préalables est nécessaire au démarrage d’une formation puisque le processus d’apprentissage peut se résumer à l’articulation des nouveaux apports à ce que l’on connait déjà. Si des formations au tutorat à distance existent, elles sont souvent intégrées à des parcours plus larges tel le master MFEG dans lequel j’anime un cours sur l’ingénierie tutorale, des parcours de formation de formateurs comme celui d’EVOCIME intitulé e-formateur. Il existe aussi un parcours universitaire à Liège permettant d’obtenir un certificat de tuteur à distance. S’autoformer est également possible, par exemple à partir de cet ouvrage dont je suis l’auteur : Pratiques du tutorat à distance. Livret d’interventions.
SAVOIR
Savoir, c’est bien, mais reste largement insuffisant. La connaissance, pour se transformer en compétences, a besoin de mise en pratique. Celle-ci peut être réalisée en pleine autonomie ou avec le concours d’experts du domaine. Actuellement, la mise à distance de nombreuses formations sont des terrains tout trouvés pour définir, concevoir, diffuser et évaluer les services d’accompagnement offerts aux apprenants (cf. L’ingénierie tutorale).
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