mercredi 13 octobre 2010

Les différents tuteurs vus par une apprenante


Je reproduis ici un témoignage d'apprenante, Katia Canciani, citée par Lucie Audet dans son Mémoire sur le développement des compétences pour l'apprentissage à distance.

Sa formulation m'a paru percutante et pertinente. Ne pas être absent, ne pas se contenter du strict minimum, tendre à la perfection et surtout conserver sa passion tant pour sa discipline que pour la relation tutorale sont autant d'éléments qu'un tuteur devrait mettre en tête de sa feuille de route.



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Premièrement il y a le tuteur… absent
Le tuteur absent, c’est celui qui ne fait jamais l’appel de premier contact, qui prend des lustres pour retourner un appel, qui répond vaguement, mais alors très vaguement, à toutes les questions que l’on peut lui poser et qui, vous ne me croirez pas, qui renvoie tous les travaux corrigés en même temps bien après la fin du cours… Ce qui fait que tout le long du cours, l’étudiant ayant un tuteur absent se demande s’il est en train d’échouer ou de se taper la note du siècle, s’il est un pur abruti ou s’il a tout compris, si l’ensemble de ses travaux sera noté globalement ou si chaque travail sera bel et bien noté à sa juste valeur. Le tuteur absent n’est malheureusement pas une espèce en voie d’extinction.

Deuxièmement, il y a le tuteur-tuteur
Celui-là, il fait l’appel de contact avec quelque retard, il répond au téléphone la plupart du temps, et il répond aux questions en citant mot pour mot ce qui est écrit dans le corrigé du manuel que l’étudiant a aussi en face des yeux. Le tuteur-tuteur est une espèce que l’étudiant rencontre fréquemment.

Troisièmement, il y a le tuteur parfait
Ah! Celui-là fait le premier appel dans les délais promis et pose même une ou deux questions à l’étudiant pour savoir où il se situe dans son parcours d’apprentissage. Celui-là retournepromptement les appels et répond aux courriels. De plus, lorsqu’on lui pose une question sur le contenu du cours, il ne fait pas que citer la réponse du livre, il connaît sa matière et il est capable de l’enseigner. C’est, ma foi, un pédagogue ! Ce tuteur-là retourne les travaux de mi-session corrigés avant que le cours ne soit terminé. Le tuteur parfait est une espèce tellement agréable à côtoyer.

Mais vous croyez que le tuteur parfait est au sommet de la pyramide ? Il n’en est rien. Au sommet de la pyramide, il y a le tuteur passionné. Ce tuteur-là, il annote tes travaux de commentaires pertinents, et quand tu lui téléphones pour lui poser une question, miracle : il se transforme. Il se met à parler du cours et de la matière avec un tel intérêt qu’il te donne le goût d’étudier dix fois plus. Il te donne le goût de persévérer… Le tuteur passionné, c’est l’espèce rare.
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Et vous, dans quelle catégorie vous pensez vous situer ?



Illustration : FO2, Meltin' http://www.forecyclings.com/spip.php?rubrique7

1 commentaire:

Jacques Rodet a dit…

Alain Langlois m'indique que ces propos ont été initialement tenus dans le cadre du colloque REFAD 2005 http://refad.ca/colloque.html#4