Jean Dubuffet, Lunaison claire, 1954
Le socioconstructivisme est de plus en plus en vogue mais est-il toujours compris ? Beaucoup arrivent à considérer que toute forme de collaboration à distance est le garant d'une FOAD socioconstructiviste. Ce qui n'est bien évidemment pas le cas. Tout comme, d'ailleurs, il est abusif de qualifier de collaborative toute forme de travail collectif. Il est donc important de faire la part des choses entre discours et pratiques, et d'étudier ces dernières à la lumière des fondements théoriques (1). De la même manière, le tuteur peut interroger sa pratique pour repérer si celle-ci est socioconstructiviste ou non.
Tout d'abord, il faut bien reconnaître qu'il sera difficile sinon impossible à un tuteur de positionner son action comme socioconstructiviste au sein d'un dispositif qui ne le serait pas. En effet, comment instaurer la collaboration dans un dispositif visant à mettre en concurrence et à sélectionner les apprenants ? Quelle efficience pour un encadrement se voulant socioconstructiviste, et à ce titre, basé sur des interventions tutorales favorisant un point de vue pluri-référentiel, si l'évaluation des acquis de l'apprenant est basée sur la mémorisation d'un contenu identifié comme seul valide ?
Il s'agit donc pour le tuteur, par delà les présentations institutionnelles du parcours dans lequel il intervient de repérer les éléments qui témoignent d'une pratique effectivement socioconstructiviste de la formation. Marie-France Legendre dans son article, paru dans la revue de l'Alcef, Education et francophonie, « Un regard socioconstructiviste sur la participation des savoirs à la construction du lien social » nous donne en quelque sorte une grille d'analyse : « Opter pour un tel paradigme a nécessairement des incidences sur le type de rapports aux savoirs que l'école tente d'instaurer : rapport actif puisqu'il suppose un engagement personnel, rapport constructif, puisqu'il transforme, rapport émancipateur, puisqu'il outille, rapport critique puisqu'il favorise une mise à distance, rapport contextualisé puisqu'il est relié à des usages sociaux et indissociable de rapports à autrui. »
De la même manière, les pratiques tutorales peuvent être qualifiées de socioconstructivistes lorsqu'elles tendent à :
(1) sur les fondements théoriques du constructivisme et du socioconstructivisme, je renvoie aux billets suivants parus dans ce blog :
Tout d'abord, il faut bien reconnaître qu'il sera difficile sinon impossible à un tuteur de positionner son action comme socioconstructiviste au sein d'un dispositif qui ne le serait pas. En effet, comment instaurer la collaboration dans un dispositif visant à mettre en concurrence et à sélectionner les apprenants ? Quelle efficience pour un encadrement se voulant socioconstructiviste, et à ce titre, basé sur des interventions tutorales favorisant un point de vue pluri-référentiel, si l'évaluation des acquis de l'apprenant est basée sur la mémorisation d'un contenu identifié comme seul valide ?
Il s'agit donc pour le tuteur, par delà les présentations institutionnelles du parcours dans lequel il intervient de repérer les éléments qui témoignent d'une pratique effectivement socioconstructiviste de la formation. Marie-France Legendre dans son article, paru dans la revue de l'Alcef, Education et francophonie, « Un regard socioconstructiviste sur la participation des savoirs à la construction du lien social » nous donne en quelque sorte une grille d'analyse : « Opter pour un tel paradigme a nécessairement des incidences sur le type de rapports aux savoirs que l'école tente d'instaurer : rapport actif puisqu'il suppose un engagement personnel, rapport constructif, puisqu'il transforme, rapport émancipateur, puisqu'il outille, rapport critique puisqu'il favorise une mise à distance, rapport contextualisé puisqu'il est relié à des usages sociaux et indissociable de rapports à autrui. »
De la même manière, les pratiques tutorales peuvent être qualifiées de socioconstructivistes lorsqu'elles tendent à :
- Pousser l'apprenant à agir et à trouver par lui-même plutôt que lui transmettre des réponses standards.
- Organiser des interactions entre apprenants et personnes ressources pour vivre les conflits cognitifs et les surmonter par ré agencement des connaissances construites.
- Doter les apprenants d'outils méthodologiques et techniques afin d'enrichir leurs stratégies cognitives et les faire progresser dans l'exercice de leur autonomie.
- Amener les apprenants à porter un regard distancié et critique tant sur les contenus du cours que sur leurs pratiques d'apprenants.
- Proposer des activités d'apprentissage pouvant être réaliser dans le contexte dans lequel l'apprenant évolue et faciliter ainsi le transfert des connaissances.
(1) sur les fondements théoriques du constructivisme et du socioconstructivisme, je renvoie aux billets suivants parus dans ce blog :
- Ressources sur le constructivisme
- Visions de la connaissance
- Le tuteur à distance et les démarches instructivistes et constructivistes
- Les principes de conception de situations d'apprentissage de Boettcher
- La "pédagogie en ligne" est aussi l'affaire des tuteurs à distance
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