L'ouvrage collectif, sous la direction de Michel Arnaud, Pédagogie en ligne, méthodes et outils qui vient de sortir aux Editions Educaweb (fiche produit de l'éditeur) est présenté comme s'adressant à différents publics de la FOAD : responsables de formation, concepteurs de contenus, développeurs. Les tuteurs, pour leur part, ne sont pas identifiés comme un lectorat potentiel.
Pourtant, dans sa préface, Jacques Perriault listant les mutations de la FOAD évoque "l'irruption de la communication [...] la co-construction, la mutiplicité des échanges et des interactions en présence ou à distance, les forums, les classes virtuelles". Bref, une des mutations récentes de la FOAD réside dans le fait que les outils de communication autorisent, réintroduisent, les médiations humaines dans l'activité de formation. Je ne peux m'empêcher de souligner qu'elles n'auraient jamais dû en être exclues tant comme l'écrit P. Meirieu "Faire l'économie d'un apport extérieur et ne renvoyer le sujet qu'à lui-même c'est le nourrir d'illusions narcissiques et l'enfermer dans ses difficultés". Que si elles l'ont été, exclues, c'est par dérives et chimères technicistes voulant contraindre le pédagogue et les apprenants à réduire leur périmètre de formation aux seules fonctionnalités des outils.
Or en matière d'outils, comme je l'écrivais récemment à une participante de t@d, le plus important ce sont les usages : "Je pense utile de s'intéresser plus aux usages qu'aux fonctionnalités des outils. Aucun outil n'est créé pour des usages pédagogiques sauf peut-être les plateformes mais elles sont essentiellement des espaces d'hébergement d'outils, qui eux, n'ont pas été fait pour la formation. Pour autant, tous les outils peuvent être utilisés en pédagogie. Le pédagogue qui utilise des outils est d'abord un spécialiste de l'usage divergent, c'est à dire de la projection d'utilisations non prescrites par les fonctions de l'outil. Ceci est également à mettre en rapport avec les intentions pédagogiques et les objectifs d'apprentissage poursuivis. L'usage pédagogique s'inscrit forcément dans une séquence pédagogique qui elle même est une partie plus ou moins grande du dispositif de formation."
Pour en revenir plus précisément sur l'ouvrage présenté, j'ai relevé un effort intéressant d'Alain Semeteys et de Claude Vasamillet pour clarifier la notion de compétences. Ils distinguent trois approches issues des théories de l'apprentissage pour décrire ce que l'on entend par "compétence" :
- "l'approche béhavioriste : la compétence est une caractéristique individuelle qui est mesurable objectivement par des tests appropriés.
- L'approche cognitiviste : la compétence est une caractéristique individuelle. Elle se manifeste par des capacités d'action. On peut la mesurer à travers l'administration de la preuve des actions accomplies.
- L'approche constructiviste : la compétence est l'expression, en situation et dans un environnement donné, de connaissances, capacités et aptitudes d'un individu. De ce fait, la compétence est relative et son expression dépend du contexte. On ne peut donc l'évaluer qu'en situation et seules les connaissances, capacités et aptitudes de l'individu sont mesurables."
Il définissent la capacité comme étant le "Pouvoir d'accomplir ou de produire un comportement en rapport avec une activité ou une tâche"
Les chapitres de ce livre qui intéresseront plus particulièrement les tuteurs me semblent être les suivants :
- Enjeux des TIC dans le domaine de la formation
- Pour un langage commun entre pédagogues et développeurs
- Une communauté de pratiques singulière. Le club des dirigeants du réseau Artisanat-Université
- Témoignages de solutions élaborées de tutorat en ligne
- Les traces d'apprentissage pour l'analyse de la dynamique d'un dispositif de pédagogie instrumentée
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