samedi 17 novembre 2007

Congratulations !

Faire ressortir les réussites d'un apprenant est une stratégie souvent payante mais bien peu répandue, du moins en France où l'apprenant est renvoyé à ses erreurs ou ses échecs sans trop de ménagement. Stratégie payante pour l'apprenant concerné mais aussi pour les autres par l'exemple donné. La pratique québécoise est bien différente. J'en veux pour preuve cet article paru dans « La voix de l'Est » mettant à l'honneur Caroline Plumet qui, entre autres mérites, a eu celui de s'engager dans le tutorat envers ses pairs.

Si le cas de chaque apprenant ne peut être traiter journalistiquement, je pense que le tuteur à distance devrait toujours insister sur les réussites des apprenants durant le cours, ne pas hésiter à féliciter, à prodiguer des encouragements et à formuler un retour qualitatif à chaque apprenant en fin de formation.

Extrait de l'article de Justine G. Marchessault

"Du haut de ses 20 ans, la jeune Granbyenne possède une feuille de route déjà bien remplie. Du secondaire au cégep, ses implications sociales ont été remarquées et soulignées par plusieurs prix.

En octobre dernier, lors de la collation des grades du cégep de Granby, Caroline a reçu le prix du lieutenant-gouverneur pour son excellence académique et l'ensemble de son implication. L'étudiante en technique administrative a obtenu la meilleure moyenne générale de son programme tout en faisant du tutorat auprès d'étudiants en difficulté, en plus de travailler à temps partiel."

5 commentaires:

Olivier a dit…

Je m'étonne de lire qu'en France "l'apprenant est renvoyé à ses erreurs ou ses échecs" ... enfin cela me rappelle quelques souvenirs d'école :D

Pensez-vous que ce comportement soit courant dans le cadre de la formation professionnelle ?

L'efficacité d'un accompagnement pédagogique repose sur la relation apprenant/enseignant. Valoriser les progrès ou simplement les efforts d'un apprenant est pour l'intéressé une source de motivation qu'il ne faut pas négliger !

Cette attitude est aussi valable pour les outils d'autoformation ... il n'y a alors pas d'accompagnement réel de l'apprenant mais les outils intègrent souvent des quizz qui, selon les réponses données, vous félicite ou vous encourage.

Je n'ai jamais croisé en autoformation de commentaire décourageant (Vous êtes nul, reprenez tout depuis le début et faites des efforts !!) ...

Je pense que le pédagogue qui n'arrivent pas à motiver ses apprenants ... n'est tout simplement pas pédagogue !! En effet, à mes yeux, la pédagogie regroupe la capacité à transmettre un savoir et la capacité à accompagner l'apprenant dans son apprentissage.

Si tout cela est valable pour l'autoformation (ou la motivation est un pré-requis fondamental) et la formation presentielle, c'est encore plus important dans le cadre de la formation à distance. A distance, l'apprenant peut décrocher à tout moment et le pédagogue ne s'en rend compte généralement qu'au dernier moment.

Le blog de t@d a dit…

Il est vrai que dans le secteur de la formation professionnelle, la qualité de client du stagiaire n'est pas la dernière raison d'une plus grande sollicitude et bienveillance de la part du pédagogue.

En formation initiale et même dans les cursus professionnalisant, l'erreur ou l'échec sont effectivement davantage stigmatisés

Tété Enyon a dit…

"Travail bâclé, incomplet et qui ne répond pas à l'ensemble des consignes. Vous vous moquez du monde..."
Je vous laisse apprécier ce commentaire adressé par un "super-enseignant" à l'un de ses étudiants. Superenseignant parce qu'il ne manquait pas d'occasion pour rappeler qu'il est meilleur à ses collègues. Curieusement, il dispense un cours de pédagogie intitulé "Transmission des connaissances".

Olivier a dit…

"la qualité de client du stagiaire n'est pas la dernière raison d'une plus grande sollicitude et bienveillance de la part du pédagogue"

C'est vrai ... le pouvoir de l'argent malheureusmeent. Mais prenons en considération le meilleur de nous même et ne négligeons pas que :

"la passion du pédagogue n'est pas la dernière raison d'une plus grande sollicitude et bienveillance de la part du pédagogue" !!

En effet, hormis le fait que dans la formation professionnelle, l'apprenant est un client, le formateur peut aussi être passionné par son métier ... en tout cas, j'ai eu la chance d'en rencontrer pas mal !!

La grosse différence entre formation professionnelle et le contexte éducatif est peut-être qu'un formateur sait qu'il perdra son travail des qu'un client se plaindra ;)

Caro a dit…

Quelques années en retard, je fais finalement suite à ce commentaire citant l'article parue sur moi dans notre journal régional.

Si je peux éclairer vos pensées, voici quelques explications.

Dans le cadre de mes études collégiales, un programme encadré de tutorat par les pairs était en place au niveau académique.Le collège favorisait, ainsi, la meilleure chance de réussite pour l'ensemble de ses étudiants. Il réduisait, du même coup, la barrière existante entre les forts et les faibles de façon remarquable. De mon côté, j'y ai appris la patience, l'entraide et la vulgarisation des concepts.

J'ai aussi eu la chance de participer à un tutorat très différent dans mon école secondaire (menant au Bac en France), celui au niveau de l'aide personnelle. Bien que beaucoup plus exigeant émotionnellement, il m'a permis de grandir en devenant plus "humaine".

Dans les 2 cas, les institutions concernées étaient initiatrices de projets, qui, je le crois toujours, permettent de se rapprocher de ses semblables et de mieux les comprendre.

Il s'agit, dans tous les cas, d'une relation gagnant-gagnant-gagnant (collège, aidé, aidant)où la collaboration de l'ensemble des parties prenantes est essentiel à la réussite des objectifs fixés.

La pratique semble vouloir s'étendre au niveau québécois, mais elle ne constitue pas la norme. J'espère qu'elle le deviendra!

Je dis souvent que mes plus grandes réalisations passent par la réussite des gens que j'ai aidé à travailler fort pour réussir. Dans cette perspective, être encourageante, patiente et y mettre du mien sont essentiels à mon rôle d'aidante.

J'espère que vous retirez, collègues tuteurs, autant d'apprentissage sur la vie que j'ai eu la chance de le faire.

Bonne continuité,
Caroline Plumet