La formule de Jacques Ardoino, aujourd'hui largement vulgarisée et qui permet de définir les compétences : «savoir, savoir faire, savoir être», me semble désormais devoir être complétée par un quatrième élément qui est le savoir devenir.
L'obsolescence de plus en plus rapide des connaissances, l'évolution sans fin des technologies, l'apparition et la disparition des savoir faire qui leur sont liés, tout pousse l'individu à ne plus se satisfaire d'une définition présente de ses compétences mais d'être en mesure également de se projeter dans celles qu'il est entrain de construire et qui lui serviront demain.
Ainsi, le savoir devenir renvoie à la capacité de l'individu à se projeter, c'est à dire à concevoir ici et maintenant une représentation de son futur tant par identification de son parcours, de son itinérance, de son histoire de vie, que par imagination, ouverture aux opportunités et autorisation à être celui qu'il souhaite être, ou encore par la mobilisation d'habiletés à la planification dans le but de scénariser la succession de ses actions, d'identifier les contraintes et les risques, de réduire les incertitudes.
Le savoir devenir se nourrit donc autant du vécu que du présent et du futur de l'individu. A mes yeux, le rôle de tuteur à distance, en tant qu'éducateur, consiste également à faciliter le développement du savoir devenir des apprenants qu'il accompagne. Pour ce faire, il doit principalement agir sur les plans de support méthodologique, acquérir des savoir faire en matière de projection, et métacognitif, faire émerger un discours de l'apprenant sur ses manières d'être en chemin et donc... en devenir.
1 commentaire:
Bien vu, Jacques.
Savoir devenir, c'est une exigence depuis Pindare : "deviens ce que tu es..."
Par ailleurs, nous devons aussi acquérir les dispositions qui nous permettront de résoudre les questions qui ne se posent pas encore (la fameuse "sérendipité" : découverte et modalités de la découverte) - ce qui entre dans ce registre du devenir.
Enregistrer un commentaire