dimanche 17 février 2008

Chronique de Philippe Gaberan : La nouvelle alliance

Il l’a déjà été dit ici, dans cet espace devenu régulier de la chronique, que le surgissement des TIC dans l’espace de formation a pour vertu essentielle de redécouvrir quelques vérités pédagogiques essentielles.

Si l’outil est nouveau, la pratique de l’accompagnement éducatif et tutoral est ancienne : Pestalozzi et puis Don Bosco prennent appui sur les élèves les plus grands pour aider les plus petits. En revanche, les propriétés mêmes de l’outil informatique (ses effets de remodelage de l’espace et du temps, ses adresses virtuelles et ses rencontres sur des lieux (appelés forum, le mot est antique) complètement dématérialisés, etc.) font qu’il est plus que nécessaire de rechercher l’alliance du tuteur et de l’apprenant.

Or, depuis Jean-Jacques Rousseau, et sa vision somme toute conservatrice de la fonction éducative (« l’enfant ne fera rien d’autre que ce que l’adulte a décidé pour lui », dit-il dans l’Emile) il est de bon ton de dire que « l’apprenant doit être au cœur du dispositif ». A cette première révolution pédagogique, désormais obsolète, il faut faire succéder une seconde révolution pédagogique : celle par laquelle, c’est bien le couple tuteur-apprenant qui se trouve placé au cœur du dispositif d’apprentissage.

A la posture en surplomb, proposition dominante qui certes facilite le repérage des hiérarchies et l’effectuation des contrôles, doit être privilégié le côte à côte. C’est dans l’effort conjoint, ensemble penchés l’un et l’autre sur le même exercice, qu’émerge la solution. C’est dans la proximité favorable au tâtonnement que se tisse le lien de confiance qui va permettre l’appropriation des savoirs et leur consolidation en la mémoire.

Le cadre d’apprentissage n’est donc plus l’affaire d’un seul, en l’occurrence, le maître. Il est l’élément d’un projet partagé qui à cette condition seulement peut devenir support à contrat.

Image dans son contexte original, sur la page www.audioblog.ch/


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