A de nombreuses reprises, que ce soit auprès d'étudiants, de collègues ou d'autres personnes, j'ai constaté que ces trois termes (information, savoir et connaissance) étaient employés les uns pour les autres.
C'est pourquoi, je pense intéressant, à leurs propos, de reproduire les distinctions résumées brillamment par Brigitte Albero et Françoise Thibault dans leur article intitulé « Enseignement à distance et autoformation à l'université : au-delà des clivages institutionnels et pédagogiques ? ».
«[...] les définitions les plus consensuelles aujourd'hui en France, dans le domaine de la formation [...] tendent à désigner : l'information comme un objet de connaissance, un message à orientation objective ; la connaissance comme le processus individuel interne de traitement et d'appropriation de cette information ; le savoir comme la résultante d'un processus collectif d'explicitation, de formalisation et de validation des informations récoltées et des connaissances acquises dans un domaine donné.
[...]
Lorsqu'un enseignant propose un cours, il produit un discours (oral ou écrit, en présence ou à distance, sur support analogique ou numérique) à partir de la connaissance qu'il a d'un domaine du savoir. Pour l'étudiant, ce discours n'a qu'un statut d'information, tant qu'il n'est pas mis en situation de s'approprier le domaine de savoir de référencer. Cette mise en situation peut venir de ses capacités d'autodidaxie, de la médiation d'une personne-ressource présente dans son environnement social ou encore de la médiation organisée et intentionnelle d'une pratique pédagogique de l'enseignant ou du dispositif de formation à l'intérieur duquel il opère. C'est par ce processus d'appropriation – médié ou non – que l'apprenant est mis en situation d'élaborer des connaissances sur le domaine de savoir visé.
[...]
En explicitant la connaissance qu'il a d'un domaine de savoir, l'enseignant ne transmet de fait qu'une information. S'il en reste là, il laisse l'étudiant s'approprier cette information en fonction de ses seules capacités. S'il crée les conditions mêmes de l'appropriation, il le met en situation de transformer cette information en connaissance. »
Le travail du tuteur ne réside-t-il pas dans cet aménagement de l'environnement pédagogique au sens large (relation, médias, outils) en autorisant l'appropriation de l'information et en facilitant la construction de la connaissance par l'apprenant ?
Pour ma part, j'en suis persuadé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire