Publié en 2006, les objectifs de cet article sont précisés de la manière suivante : «Cette contribution présente un travail de recherche en cours sur les métiers de la formation, et détaille quelques résultats concernant le segment des métiers d’accompagnement, et plus particulièrement ceux concernant l‘accompagnement de l’autoformation.»
Cette enquête a été menée via Internet. Il apparaît que les biais méthodologiques, mis en évidence par l'auteur, ne sont pas de nature à annuler l'intérêt des premiers résultats tirés de l'analyse des données recueillies.
« Un premier résultat est la confirmation de l’existence de métiers de l’accompagnement, caractérisés par l’exercice d’une série d’activités principales liées à la conduite d’actions de formation, excluant l’acte d’enseigner. » Ce résultat n'est pas une surprise pour nous. Il est congruent avec le positionnement professionnel du tuteur que nous établissions en comparaison avec celui de formateur à distance, dans l'article « Formateur à distance = tuteur à distance ? ».
Autre résultat, peut-être plus contextuel à un des terrains de l'enquête, les APP, « la mise en évidence d’une spécificité des métiers d’accompagnement de l’autoformation : les moyennes très élevées pour des activités comme gérer le positionnement, gérer l’accueil, travailler sur l’autoformation et l’individualisation, suivre les apprenants, les motiver… montre que ces activités constituent très probablement le coeur de l’action d’accompagnement de l’autoformation. » Ainsi, l'accompagnement ne serait pas tant centré sur le plan cognitif que sur les autres plans de support à l'apprentissage. Ne faut-il pas voir dans ce positionnement une des conditions de l'émergence du métier de tuteur ? Il y a longtemps, pour ma part, que j'estime que la professionnalité du tuteur ne peut pas se résumer à sa compétence disciplinaire et que les tutorés, contrairement à ce qu'ils déclarent lorsqu'ils sont interrogés, manifestent, durant leur formation, davantage de besoins de soutien méthodologiques, techniques, motivationnels et socioaffectifs que purement disciplinaires.
Bernard Blandin conclue aussi son article en attirant notre attention sur « l’écart important existant entre la réalité de l’activité exercée sous un intitulé de métier et le référentiel d’activité décrivant le métier. » Il est heureux de voir relativiser par B. Blandin, la place et la pertinence des référentiels, tant ces dernières années, ils sont apparus comme le nouveau sésame des ressources humaines. Le référentiel métier ne sera jamais rien d'autre pour le formateur que ce que le planning est au chef de projet : une représentation, au mieux une projection de la réalité que cette dernière remet en cause. Si donc le planning est utile au chef de projet pour gérer les imprévus, le référentiel métier doit l'être également pour le formateur, pour peu que ce dernier ne le considère pas comme un moule dans lequel les futurs professionnels doivent prendre forme, mais plutôt comme une aide pour qu'ils développent leur savoir devenir.
Image dans son contexte original, sur la page www.dimanchedupieton.com/
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